Expedition de 150 km entre les montagnes.
Yo les gars Ca roule ?
Voici le récit de l’expé au Svalbard réalisé de la début Mars à la Mi mars. Petit rappel:
Il s’agissait de faire un tour du coté de Longyearbyen (capitale du svalbard). C’est la plus haute capitale d’une entité au monde. Un peu plus de 2000 habitants.
Cette ville fonctionne comme toute ville moderne, a l’exception qu’elle est planquée dans les montagnes du Svalbard! 🙂
On arrive dans journée, après avoir passé la nuit à Oslo. Tout le groupe se retrouve dans le même avion, bondé à craquer (il restait 4 places libres, j’ai compté ^^)
Mais c’est qui le groupe (petit rappel) ?
Manu, ami, guide et ambulancier dans le transport médical par avion et hélico au Luxembourg C’est avec lui que je suit parti sur l’ile de Senja l’année passée.
Victor: Frero de Manu, habitant au Quebec. Responsable de projet.
Simon: Graaaaand ami de Victor. A eux deux, ils peuvent débiter un nombre incalculable de conneries a la minute 🙂 Ingenieur dans la construction.
Dixie Dansercoer: Explorateur polaire Belge, un des premier à avoir utilisé des kites pour l’exploration de terres polaires, notamment avec Alain Hubert. Il a battu également le record de la plus longue traversée en kite avec un record de 5013 km en 74 jours avec Sam Deltour.
Toutes les infos sont sur son site. http://www.polarcircles.com
Moi: Bin moi, c’est……euh…moi. Écologue de formation, j’ai viré dans les cotés obscures du maraichage. Et je profite de l’hiver pour aller gambader dans les régions polaires.
Bref, On se retrouve donc tous dans cet avion, et on parle d’expeditions pendant tout le voyage. Super chouette de parler de ce sujet avec des pros, ou quand d’habitude, tout le monde te prend pour un Alien….:)
A notre arrivée, Yann (un ami a Manu) nous prête sa voiture pour le transport des bagages. La famille, (de randonneur, aventurier, explorateur…) est présente.
Manu et moi dormirons chez Yann, pendant que Simon et Victor iront dormir chez Marie Ann. (Super hostel ..)
Nous avons 2 jours pour faire nos rations, vérifier tout le matos et partir. Manu doit préparer avec Dixie, du matos pour son groupe mais ne partira pas avec eux.
Une fois le groupe parti, nous prenons ce qui peut nous intéresser dans le matos de Dixie, pour notre petite ballade.
On se retrouve dans le Hangar, ou est entreposé le matériel de certains explorateurs polaires, notamment Dixie, et Alain Hubert, mais aussi celui de Felicitie Aston, GLGN, des sociétés d’explorations russes …
Il ne faut pas oublier que le Spitzbergen est la dernière terre avant le grand classic “pole Nord”.
Le Nord de l’ile est d’ailleurs gelé , pour ne former qu’un, avec celui-ci.
Leur matos est impressionnant et je me demande comment est-il possible de tirer des pulkas de 2 mètres de long avec 100kg a l’intérieur. On est quoi, nous avec nos 40kg ? :). Je m’amuse a fuiner et tout examiner dans tout les sens. Une pulka, a la revente, de se style, vaut 2000€.
Le jour J, nous partons, le coeur léger. Tout a été vérifié et vérifié. Le temps est beau et la température est de -10. Nous avons eu droit a des superbes aurores boréales pendant la nuit.
On démarre par des journées ou on avance bien, la neige est bonne et il y a des traces de skidoos.
Pour ma part, je suis déjà sur les rotules. Je suis revenu de la traversée du Vatnajokull 4 jours avant. C’est quand même le 2e glacier le plus volumineux et nous n’avons pas eu du beaux temps.
Bref, Je ne suis pas fatigué mais plutôt claqué musculairement.
Apres un jours, je sentait deja que ca tire de tout les cotés….
Pendant 4 jours, je n’étais pas vraiment a fond.
Je ne pensait qu’a manger alors que tout allais bien de ce coté.
Forcement, à force de manger des pâtes chinoises ( j’en ai mangé pendant 22jours ^^) et des barres, ca commencait a me saouler…..
Je me dis que c’est une bonne expedition d’apprentissage; Comment font les gens qui doivent marcher 1 mois d’affilé pour tenir le coup ? Est ce que le changement d’objectif entre l’Islande et le Svalbard n’est il pas le probleme?
Pendant ces moments la, on traverse et on suit des vallées. Néanmoins à certains moment, nous devons escalader avec les pulkas les quelques kilomètres de “jonctions” entre certaines vallées qui ne se rejoignaient pas nécessairement .A ce moment la, on déchausse les ski et on tire soit seul soit a deux. il faut dire que le système anti ours, l’arme (8-9kg) et une paire de ski supplémentaire alourdissent les pulkas des porteurs.
Vers le 4eme jours, temps gris, grande vallée à suivre pour nous diriger vers Barentsburg (ville Russe à moitié abandonnée). Victor se fait mal aux genoux en se réceptionnant mal suite a une bosse dans la neige. Résultat, il ne sait plus tirer sa pulka.
On dort dans le seul hotel du coin, pour la nuit. On en profite pour faire sécher tout les vêtements, tente et autres…
A ce moment la, mes envies de dévorer tout ce que je vois tombe et j’arrive même a ne pas manger certains trucs prévu pour les économiser, aux cas ou… Ouf!
On repart le lendemain, le genou est testé et tiens le coup pour le moment. Simon tire 2 pulkas pour alléger victor. On ne force pas. je passe devant pour la grande montée d’après Barentsburg. Ca va mieux.
Comme quoi, le mental est primordiale et est modifiable à souhait. Seul la manière de la modification compte…..
Je suis également plus en harmonie avec le monde qui nous entoure. Je me surprend a “kiffer” a fond, jusqu’au bout des sensations des choses tout a fait benigne. A certain moment, je laisse les autres partir, pour me retrouver seul derrière, et faire des photos des étendues gelées. Eux aussi, sont la proie de mon objectif.
Un petit point dans l’immensité, c’est toujours chouette a voir. Au loin, le voila mon ami, le voila l’homme, celui qui caractérise l’humain et pourtant….regarde qui nous entoure à 99%….Le froid, le vent, les animaux, la neige molle…Nous les connaissons peu. Ils devraient etre nos amis.
Pourtant dans le monde Mondialisé, nous nous battons contre eux…
Je fait donc le plein de sensations, car nous sommes sur le chemin du retour.
Le genou de Victor a tenu et il reprend sa pulka. De toute façon, il lui est a maintenant plus possible de faire demi tour.
Notre moyenne de 15km/j est toujours d’actualité, mais le temps que nous avons toujours eu correct, se gâte.
Heureusement, nous avons avancé rapidement et il nous reste 20km a faire en 2 jours.
Nous les effectuerons face aux vents, a -13 degré. Autant vous dire que quand on ne vois plus grand chose, on se tait et on se concentre.. Les capuches, bonnets, masques sont en place, scotché (gelé donc). A certains moments, on ne voit tellement rien qu’on doit enlever les masques, pour se repérer.Sans les masques, les cils gèlent et ta peau également. Le “white out” est la!
Nous entamons notre dernière nuit, bien au champ dans notre tente. Nous alternons les taches de “cooking”. Généralement, nous aplatissons la neige a deux, Manu sors la tente, pendant que moi je lui place les arceaux. A deux, nous montons le campement. Une fois la tente placé, je met la neige sur la “jupe” de la tente exterieur et je pelte. La tente montée, je suis le premier a mettre mes affaires a l’interieur et je laisse manu a ses taches.
Et on recommence, je pelte…..je ne m’arrete plus.
C’est le moment le plus dure pour moi: D’une part parce que je n’ai pas de grosse doudoune pour le campement, mais aussi parceque tu es humide de la journée passée. Bref; de ta polaire, aux chaussettes, tout peux geler…Alors je pelte. Apres la tente, je fait un chemin autour de celle-ci puis j’attaque les toilettes. Grand trou d’un metre entouré de fond, rehaussé de “briques de glaces-neige” style “igloo”.
Souvent Manu me crie, Gael y a de l’eau chaude…Aller hop, une petit soupe et on recommence. Je m’arrête que quand le repas est près ou que c’est a mon tour de gérer la bouffe.
Le dernier jour approche et demain…..,et se sera la journée la plus dure…10h de marche pour 9 km..
WaaW Quel score. (ironie)
Pour arriver a Longyearbyen, il faut monter un col, pour arriver sur un glacier.De ce glacier, nous devrions voir Longyearbyen, en vallée.
Nous ne verrons rien.
Le matin le temps s’est encore dégradé et nous marchons dans la tempête..La neige est collante et nous n’avons aucun repère…A notre aise, nous entamons la montée du col. Pas de trace, nous devons nous orienté aux vents, mais celui ci vient par a coup…Bref, notre avancement n’est pas bonne. Nous sortons toute les 5 minutes le gps pour vérifier. En plus de cela, les pulkas sont trop lourdes par rapports à la déclinaison de la montée. Il faut tirer a 2 , 2 pulka sur 4, tout en refaisant une trace. La on se sent comme des buffles. Nous tirons de toutes nos forces…
Et evidemment, on a chaud, on transpire…..on s’arrête.. on a froid… On recommence…tout cela pour 1km/h.
Nous perdons souvent le visuelle de nos camarades, a telle point qu’un moment , je lève la tête, “ok direction; 11h30”, je remet le masque, je monte…..Putain, plus personne. Je suis seul. Mais non c’est pas possible….. Plus de trace de mes amis, le vent en 5 minutes a tout recouvert et Dieu sait comment elle etait profonde.
“Bon, ….c’est manu qui a la carte et le gps,” …. j’avance encore 10 minute (autrement dis, quelques mètres….). Toujours personne.
Cool Gael, tu as un réchaud, une tente…Il peut rien t’arriver. On est juste a cote de Longyearbyen.
Ne voulant pas aller dans une mauvaise direction, je reste sur place, a courir et a bouger sur place ou en rond. (Si vous allez dans une mauvaise direction, impossible pour vos amis de vous retrouver.)
“Manu est un pro, ca va aller…..”
Après 25 minutes a courir en rond, les voila qui apparaissent par coup de vent. A la place de “nuit, jour, nuit, jour”, c’est ; je les vois, je les vois plus, je les vois.. je les vois plus…
Ils sont revenu me chercher mais aussi la pulka qu’on a du laisser en bas car impossible a tirer.
je monte donc avec Simon, a l’endroit ou ils ont laissés les pulkas montées. Et c’est parti pour 1h d’attente dans la tempête. Seul solution; …….vous l’avez devinée………:)
PELTER
ET hop, c’est parti! Je creuse, pour faire un trou, rehausser d’un mur composé de brique de neige.
Le vent est fort et chaque morceau déposé se casse en laissant volé pleins de neige qu’on se prend pleine tronche.
Ok je fait une petit pause…Un snack (que j’avais précieusement gardé a la suite de mes envies dévorantes de tout manger…).
Problème: mon cache cou, dure comme la pierre est gelé avec le dessous du masque. Toute la condensation de la respiration est resté dans le tissu. Bref, je me retrouve a devoir manger mes barres via le cm² non givré du cote gauche de ma joue, “en tirant” ma bouche vers la gauche. Tout ca pour 50gr de nourriture 🙂
J’aurais pu casser le gèle coller entre les éléments, mais elle serait tombé dans mon cou et elle formait une protection contre le vent et le froid pour nos joues….
Le froid revient et je continue mon activité favorite…creuser…. On s’abrite dans le trou.
Manu et Victor reviennent avec la pulka la plus lourde.
Une mini pause et on est reparti.
On attaque le glacier qui passa après cette expérience, assez facilement.
La descente s’amorce. Attention, Il faut être prudent! C’est pas le moment de se cassé un truc. Visibilité: NUL, vent violent…ok!
Petit a petit on descend.
Jje suis derrière. Ma pulka, a cause du vent, se retourne tout les 20 metres..GRRRRRR
Et dire que normalement d’ici on a une superbe vue…Mouais…..
Les anciens baraquements des mineurs sont la, a présent près de nous, ca y est on arrive . Il nous faudra encore 1h pour traverser Longyearbyen et arriver chez Mary Ann ( Hostel)
Yeah, on y est!
Plus tard nous apprendrons que nous avons eu des vents de 50-60 km et qu’il fessait – 18. Cela donne un ressenti a -36. Olé
ps: Le masque et le cache cou ayant été séparer sur une petit surface du cote gauche pour mon fameux snack, ils ne m’ont pas isoler du froid. Me voila donc avec une ligne gercée, le long de la joue. En revenant à Bruxelles, cette “ligne” c’est réellement transformer en brulures. (Gelures = brulures a froid) et des petites cloques sont apparues. :s
Bref: j’ai eu la joue gelées 🙂