Janvier 2015

Qu’est-ce que le silence?

Prendre l’avion vers une région perdue au milieu de la Suède, dans le froid, sans le petit confort de tous les jours, est-ce que ça a du sens?

Qu’est-ce que l’amitié?

Voilà une série de questions que l’on pourrait se poser, tous les jours, seul chez soi, ou au travail, ou encore au milieu de la plaine du Sylarna, une série de questions que l’on s’est posées et qu’après une expérience de vie comme celle de janvier passé, nous pouvons maintenant y répondre, chacun à notre manière.

Le silence, rare dans nos grandes villes et pourtant si important. Il nous permet, comme le souligne Beni dans la vidéo, de nous ressourcer, même s’il n’y a pas de silence absolu.

_BEN7563Après la longue session d’examen, pour la plupart d’entre nous, bien rude, partir à 6 mecs, pour quelques uns à peine connus, dans une région plus ou moins hostile, avec une préparation à la Dom : un matos irréprochable mais juste nécessaire, des menus digne d’un resto étoilé, des poudres d’un aspect extérieur peut-être pas ragoutant d’un premier abord, mais une fois mélangées à la neige fondue par nos soins (ça prend un certain temps lorsque l’on y est pas initié) et versées dans nos bols en plastique coloré, goûtant encore le porrdige du matin, était d’un délice sans pareil. (suivi du fameux pet bénien) Un petit weekend à Jalhay afin de goûter au premier sauna, mais surtout pour avoir l’envie de partir, d’apprendre à se connaitre, de se préparer aussi aux petites choses qui nous seraient vitales une fois là-bas.

Le sens le voilà peut-être : partir dans l’inconnu, vivre à 200% une aventure entre potes, où la différence d’âge n’est pas une limite.

Nous en venons maintenant à l’amitié, 6 peys, 4 de Bruxelles, un de Louvain-la-Neuve, et un dernier de Jalhay, une étendue d’âge d’un à peine majeur à un cinquantenaire en passant par 4 94, un melting pot qui a fonctionné du tonnerre! Alors oui, l’amitié se crée partout, à tout âge, mais surtout, comme le dit Peter, en partageant une expérience hors du commun, ça crée des liens très fort.

La journée type :

8h30, premier réveil, on ouvre les yeux, première chose que l’on voit: LA TENTE EST GELEE! On a mal ouvert les aérations! On se réveille un par un, une fois que l’on est bien reposé. Dom s’affère à son MSR favori, une demi heure après, le porridge est prêt, les flemmards de l’autre tente se redressent péniblement en accueillant les bols avec un grand sourire. Le thé suit, brûlant la langue mais donnant du courage pour sortir de son sac de couchage et braver le froid matinal. Le moment le plus difficile, Peter en témoignera, c’était de mettre ses bottines littéralement congelées, alors que nos pieds étaient bien chauds! Venait alors un moment partagé par tous: la ptite marche/course matinale autours des tentes à ski afin de se réchauffer. A ce moment là, on se séparait en deux teams : deux personnes restaient dans les tentes pour plier les affaires tandis que les autres faisaient sécher les sacs de couchage sur les skis, un peu comme les hollandais, et faisaient leur commission du matin avec ou sans poire! Les adeptes témoigneront que cette technique est de loin la meilleure, la plus efficace et la plus rafraîchissante. Une fois tout ça fait, les tentes pliées et les sacs fermés, on enlève les couches et on enfile nos skis pour une bonne journée de glisse.

Première pause après quelques chutes et de pénibles relèvements avec plus de 20 kilos sur le dos, on était tous redevenus des débutants de ski suivant le Dom en tant que mono. On sort les waza, le peanut butter, la confiote, le double crème, et surtout sa doudoune, et on confectionne des bons toasts que l’on s’empresse de dévorer. 10min et une barre de chocolat côte d’or plus tard, on est parti car le froid s’attaque rapidement à nous.

_BEN7754Le midi approche vite, c’est fou comme le froid et le ski de rando nordique ça creuse! On trouve une petite cabane de sécu, et on ressort la doudoune, les thermos de soupe, et on se fait une orgie de bouffe. Du gras du gras, rien que du pémican! Une fois nos penses bien tendues, et quelques bonnes blagues et phrases mytiques du Béni, on est reparti pour une dernière montée jusqu’à notre endroit de bivouac.

On cherche l’endroit idéal pour planter sa tente. Une fois l’endroit trouvé, on aplatit la zone avec nos skis afin de rendre la surface la plus agréable possible pour nos petits corps. Ensuite vient le moment ou on monte la tente (avec des mouffles bien entendu) en évitant qu’elle s’envole. Pour contrer le vent, il faut également construire des murs de neige plus grands que la muraille de Chine.  Pendant ce temps là, les plus frileux rentraient dans leur tente pour étaler les protections antigel pour parebrise contre l’humidité et installer les matelas et sac de couchage. Le soleil se couche, il n’est pas plus que 17h et toute l’équipe est déja dans les tentes à tapper la carte, faire fondre de la neige, lire “comment chier dans les bois” ou encore rire des blagues de l’un ou l’autre. Sur une journée de 24 heures, on passait facilement 17 heures sous tente et 7 heures à l’extérieur. Une fois toutes les gourdes pleines d’eau fraichement fondue, il est temps de passer au repas.
_BEN7781Quelques bols plus tard, on fait la vaisselle : comme Peter l’illustre si bien dans la vidéo, on prend un caillou de neige, et on frotte! On s’allonge ensuite, en parlant, blaguant ou encore en écoutant quelques aventures de Dom. S’ensuit enfin la préparation pour dormir : on met nos affaires et nos gourdes dans le sac de couchage, on enfile notre bonnet, et hop, nous voilà parti dans un sommeil long et profond.

En résumé, le groupe, les chutes, la bouffe, les conditions, la bonne humeur de tout un chacun, les bons moments du style l’ascenssion de ce couloir de neige, les rennes ou encore plus simplement les nuits étoilées, les bons moments dans les tentes qui constituaient la majeure partie de nos journées, le pémican dans la soupe, les phrases de Peter et Béni, les histoires de Dom, les chants d’Adri, ont été les ingrédients d’un voyage de malat’, d’une expérience innoubliable. Alors une envie de se sentir vivre, on a qu’un seul conseil à vous donner: partez à l’aventure, coupez vous du monde le temps d’une semaine, changez vos quotidiens en laissant tous vos pensées et ennuis à la maison.

Un tout grand merci à Dom, Mad Mat, Raph, Béni, Peter et Adri pour cette expé incroyable!