Destination Bishorn

Partis de Belgique le samedi matin Diego, Marion, Martin et Simon, après une longue route ponctuée de travaux, arrivèrent enfin dans ce petit coin de paradis qu’est le val d’anniviers. A peine les sacs sortis et les affaires rangées, ils s’émerveillèrent de ce ‘camp de base’ tellement confortable. Le lendemain, fatigués du trajet, du boulo pour les uns et des examens pour les autres, ils commencèrent l’acclimatation à la suisse. Il y a pas le feu au laaac! Enfin debout, l’énergie leur était revenu et ils décidèrent de se mettre en route. Pendant les quelques jours qui suivirent, en attendant le reste de l’équipe, ils s’acclimatèrent doucement en randonnant jusqu’au Sex de Marinda, en grimpant sur une via ferrata face à la vue splendide surplombant le barrage de Moiry et ils allèrent détendre leurs muscles dans les bains chaud de Leukerbad. Rien ne presse, on se fait plaisir. On hésitera d’ailleurs pas à profiter de la gastronomie locale en dégustant une délicieuse raclette.

Lundi soir, le reste de l’équipe (Marie, Céline et Matthieu) arrive tout aussi émerveillée par la situation exceptionnelle de notre ‘camp de base’. Dès le lendemain les troupes motivées se rappelèrent la joie du rocher en retrouvant ses marques sur un belvédère au dessus de Zinal. Une petite visite du barrage familiarisa l’équipe maintenant complète à l’histoire de la vallée. Tandis qu’en ce milieu d’après midi certains ne rêvaient que de se retrouver dans la chaleur du chalet, d’autres n’avait en tête qu’une seule chose : monter et s’acclimater. C’est ainsi qu’à 17h une grande partie de l’équipe décida de monter jusqu’à la cabane de Moiry située à 2835m. Ils y arrivèrent sous la neige et furent de retour pour le repas qui était tout juste prêt. La soirée fut pleine de discussions pour organiser le reste de la semaine et prévoir la date d’une éventuelle ascension. Les propos étaient partagés entre ceux qui souhaitaient se lancer dans des courses engagées et plus techniques et les débutants qui rêvaient d’un premier 4000. Comme toujours, le choix fut porté sur la sécurité et la possibilité pour tout le monde d’atteindre l’objectif, nous partirons donc pour le Bishorn, le 4000 de dames.

Voyant des prévisions météo peu clémentes on décida de fixer la date d’ascension aux vendredi et samedi en espérant que la fenêtre annoncée nous donne cette opportunité. Avant cela, il fallait s’acclimater. Le lendemain nous étions en route pour les Becs de Bossons qui culminent à 3149m. Cet objectif constituait une bonne acclimatation et nous permis de faire le point sur notre encordement dans un cadre sécuritaire. Martin souffrant de mal au pieds à cause de bottines trop grandes ne pu malheureusement pas se joindre à l’équipe ce jour là. Après quelques heures de marche (1600m de dénivelés) et quelques pas d’escalade dans le brouillard et la neige fine, l’équipe était fièrement au sommet. De retour au chalet après une longue descente les discussions volaient quand à notre objectif en voyant une météo assez instable. Finalement l’adage suivant nous mis tous d’accord: ” A trop regarder la météo, on reste au bistro!”. On décida donc que l’on partirait pour la cabane et que l’on déciderait de continuer en fonction des conditions prévues et observées le jour de l’ascension. Le lendemain fut consacré aux préparatifs pour la  plus grande partie de l’équipe certains en profitèrent pour découvrir les sentiers partants du village de Grimentz.

Vendredi matin, le jour J était arrivé et la météo ne s’était pas trompée quand à la fenêtre qu’elle annonçait: ils faisait splendide. Après avoir fini les sacs et lacé les chaussures tout le monde grimpait à son rythme à travers la forêt de pin surplombant la vallée de zinal. Au fur et a mesure de la montée c’était un réel spectacle qui s’offrait à nous tandis que la montagne nous dévoilait une panorama des plus extraordinaires. On vit surgir le Weisshorn, le Zinalrothorn, l’Obergabelhorn, la Dent-blanche tandis que l’horizon que l’on apercevait ne faisait que s’étendre et s’éloigner. Nous étions dans un paradis sur terre! Après une pause de midi bien mérité sur les alpages d’altitude, l’équipe ayant maintenant son objectif en vue repris sa route sur des sentiers parsemés de pierres et entrecoupés d’éboulis. Quelques heures plus tard tout le monde sans exception se trouvait sur le seuil de cet hotel d’altitude qu’est devenue la cabane du Tracuit. La vue sur le Bishorn et sur tous les sommets avoisinant était à couper le souffle. Le mal de tête et la fatigue se faisait sentir chez certains mais l’ambiance était bonne et la joie de l’effort accompli égayait l’atmosphère. Rapidement la fatigue se fit sentir et après les préparatifs pour le lendemain, tout le monde rejoignit  sa couchette tandis que le soleil teintait de rose les neiges environnantes. Le réveil était réglé sur 5h.

Une nuit courte et mouvementée donnait l’impression à l’équipe de ne pas avoir dormi et le réveil fut difficile. Une fois debout l’énergie procurée par le bon petit déjeuner redonna la forme à certains tandis que d’autres se demandait où ils iraient puiser leurs force pour monter là haut. La première bouffée d’air frais et tout le rituel de cramponnage et d’encordement réveilla ceux qui était restés dans une stupeur matinale. Ca y est on était partis et les conditions s’annonçaient parfaite. Les premiers pas sur le glacier nous plongeaient ou replongeaient dans ces univers unique que nous offre l’alpinisme. Devant nous quelques cordées s’élevaient tandis que certains s’évertuaient à attacher leur crampons. Nous étions partis et le rythme était lancé. C’était une grande première pour un ensemble d’entre nous et le froid, la fatigue et la succession de ressauts neigeux faisant miroiter l’arrivée imminente au sommet jouaient sur le moral des troupes. Des pauses régulières accompagnées d’encouragement remontaient le moral de l’équipe qui s’élevait toujours plus haut dans cette mer blanche de neige et de glace. Enfin nous arrivons sur l’épaule finale à une 30aine de mètres du sommet. Les quelques nuages qui s’étaient accrochés au sommet durant toute notre ascension s’étaient maintenant dissipés et les rayons du soleil transportaient cette douce chaleur qui avait la vertu de redonner ses forces à l’équipe pour l’assaut final. Après un passage plus vertigineux nous avions réussi, tout le monde avait atteint l’objectif. Malgré le froid piquant du sommet nous étions tous heureux d’observer de la haut toute la beauté du paysage alentours. Il était maintenant temps de redescendre et les 3 cordées que nous formions laissèrent derrière eux ce sommet pour se laisser entrainer vers la cabanne. Tout le monde s’y retrouva comblé et heureux d’avoir atteint ce bel objectif. La descente du refuge fut longue et douloureuse mais la joie qui nous emplissait tous la rendit moins difficile. De retour au chalet un bon repas réconforta l’équipe qui partageait milles impressions vécues lors de cette ascension. A quand la prochaine? L’année prochaine?

Merci à Capexpé de nous avoir permis de réaliser cette expé qui restera pour tous un excellent souvenir.

A bientôt pour de nouvelles aventures,

Marie, Marion, Céline, Diego, Martin, Simon et Matthieu