Nous partons pour un week-end dans les vosges à 7. Départ vendredi soir juste après une semaine de boulot qui se finit, retour dimanche à minuit avant d’entamer la semaine qui vient. Nous découvrons les vosges fraichement enneigées avec nos skis aux pieds, et nous sommes exaltés par cette escapade en moyenne montagne! Nous n’aurions pas pû utiliser notre temps d’une meilleure manière ce week-end là.

Jour 1

Nous partons avec Didier, Elise et Laja vendredi soir, direction des Vosges (prononcez Vôsges) et le refuge de Narouël. C’est une cabane non gardée dans laquelle Didier a déjà séjourné en été par le passé. Après 4 grosses heures de route, nous arrivons sur la petite route non déneigée qui mène à cette cabane. Après une petite session de drifts plus ou moins voulus, nous garons notre voiture en face de notre logement, que nous découvrons figé dans le froid de cette nuit de janvier. Une maigre réserve de bois est bien vite entamée pour allumer un feu qui réchauffera plus les âmes que les corps ce soir. autour d’une bière, les yeux rivés sur l’unique source de chaleur de l’endroit, nous passerons la soirée à tisser et à surjeter des liens entre nous.

Jour 2

Malgré un sommeil épisodique, nous nous réveillons relativement tard, et découvrons avec un peu de gêne que nous arriverons en retard au rendez-vous qui avait été fixé avec le reste du groupe au Lac Noir, lieu de départ de notre randonnée du jour. Quand nous retrouvons Clémence, Laurent et Alexis, nous ne tardons pas à nous préparer car nous trépignons tous d’impatience. C’est le brouhaha. Est-ce que j’aurai trop chaud avec ce pantalon? Une frontale, est-ce qu’on en aura besoin? Alex, c’est toi qui avais les baguettes? J’ai une paire de gants en trop pour qui veut! bon, tant pis, je prends cette polar dans mon sac au cas où il y a du vent en haut… Finalement, tout le monde a ce qui lui faut. On a beaucoup de chance, les conditions sont clémentes et le risque d’avalanche est très faible.

Nous entamons la balade dans la bonne ambiance et les discussions sont frivoles, le ton est léger. Le soleil fait apparition par intermitence, et nous ne tardons pas à gagner le Gazon du Faing (prononcez faim) après +- 1h30 de montée en pente douce, sans aucune difficulté technique. Un bon picnic nous met d’attaque pour la suite. Cette suite, d’ailleurs, nous est dévoilée alors que les nuages s’effilochent devant nous. C’est la route des crêtes. Un succession de petits cols et d’humbles sommets qui oscillent entre 1000 et 1300 mètres d’altitude parsemés de fôrets et de plaines herbeuses que la neige a eu la bienveillance de recouvrir juste avant notre arrivée. Elle a choisi de s’accrocher aux branches avec élégance, et elle nous apparait sous son plus beau jour alors qu’elle se fait transpercer par le soleil froid. Nous laissons les sacs à un endroit où nous passerons nécessairement au retour. Malgré quelques souffrances pour certains, nous progressons sur la crête jusqu’à ce que les lumières prennent des tons dorés, et nous avons le plaisir de voir tout au long du parcours une mer de nuages qui s’étend en-dessous de nous, malgré notre faible altitude. Nous apprendrons par la suite que ce jour là dans la vallée, le ciel était si bas qu’un canal s’est pendu. Ici-haut, la bonne humeur est au beau fixe.

 

Quand nous choisissons de rebrousser chemin, il commence à faire un peu plus frais, et le rythme s’accélère. Si bien qu’on arrive presque en courant à l’endroit où nous avions laissé les sacs, et où nous nous accordons un dernier regard par dessus l’épaule, vers le soleil qui se couche sous l’océan des brumes. l’obscurité nous force à allumer nos lampes frontales alors que nous entamons une descente presque mystique vers notre refuge. Cette descente nous gâte d’une prairie merveilleusement enneigé et pas encore tracée, que nous dévalons en serpentant gaiement.

Le refuge où nous logeons ce soir rempli sa mission au-delà de nos espérances. Il est gardé par des bénévoles de l’ASBL “les amis de la nature”, qui à défaut d’avoir un nom original, véhicule de magnifiques valeurs. Ici, on vient avec ses vivres, et on les accomode soi-même dans la cuisine commune. Une soirée courte pour certains, bien arrosée pour tous, nous amènera à faire connaissance d’un groupe de Vôsgiens très amicaux et bons vivants.

Jour 3

Réveil, mon sac est fait, au revoir Herbert, col le la Schlucht (prononcez schlourt) dans le gps, spotify, waaah c’est beau en regardant par la fenêtre, arrivée dans le vent glacial, revue à la hausse du nombre de couches pour la journée, clic clac les botines dans les skis et nous revoilà à nouveau en randonnée. Cette fois-ci, on prévoit une demi journée jusqu’au Hohneck (prononcez Honec), le sommet des Vosges. En chemin, les botines de Didier font sortir sa douleur du silence et le contraignent à s’arrêter. Le reste du groupe gagne le sommet en même temps qu’il émerge des nuages, et après une petite scéance photo pour immortaliser la beauté et le bonheur, nous dépeautons et regagnons la station de ski de la Bresse par un hors-piste bien sympatique. Là, nous retrouvons le frère d’Alexis et ses amis pour passer un après-midi à dévaler les pistes ensemble. C’est pas le meilleur ski de la terre mais la neige et la météo sont bonnes, et on est contents de retrouver les sensations du ski alpin.

A la fermeture, nous expédions rapidement une pizzeria avant de reprendre la route vers le plat pays, en ayant l’impression qu’un semaine entière s’est passé tellement c’était intense.

Take home message: Incroyable que ce genre d’expé soit possible en un week-end et si proche de la belgique

Si vous avez des questions plus techniques, je suis ravis d’y répondre!

Merci à Cap Expé pour le matériel!

  • 5 paires de skis de randonnées + batons
  • 5 paires de peaux
  • 4 paires de chaussures free rando