Février 2010

Ca a commencé comme ça :  « cascade de glace ?

– euh… nico, tu crois vraiment ?
– ben oui, c’est super, faut essayer !
–  mouais, et le matériel ???  je vais qd mm pas y aller en chaussons dans ta cascade…
– ben, y’a cap expé® !!
– bon ben, plus d’excuse, ok, suis partant .
Réservation des billets effectuée, plus qu’à réserver le matos. Cap expé effectivement au rdv, tu as besoin d’un arvapelsonde (euh, késako ?), de piolets (ah, ça j’aime bien), de crampons, tout cela est dispo, voici, merci, bon soir. Je sors de là équipé pour me faire le K2 (ou presque).

Un ptit tour chez décath et me voilà paré pour la neige. Plus qu’à faire rentrer tout ça dans le sac, à regarder passer les derniers jours de boulot avant le grand départ et… ça y est, « time to go », le train est là !!! Non, je déconne, pas si simple ☺ nico me prévient que « suite à un accident sur le réseau ferroviaire, le thalys de 20h15 est annulé » (pas de bol, c’est le mien).

RDV une heure plus tôt à la gare, bagarre à coup de piolets pour se frayer un passage jusqu’à la porte d’un de ces fameux trains rouges et le tour est joué ! Un strapontiens vaut mieux que deux tu l’auras. Arrivé à Paris, métro, Train pour Toulouse, dodo. 06h30 : croissants de chez Paul à la gare de Toulouse en attendant nico qui avait pris un autre train et rencontre avec Adrian qui nous invite à ptit dèj chez lui (si j’avais su! …mais les croissants étaient qd mm bons). On retrouve les autres sur un parking, ptit à ptit tout le monde arrive et on peut se mettre en route, pour Gavarnie, là où tout se passe. Premières montagnes à l’horizon, puis ça se rapproche, ptite frayeur, ya pas des masses de glace autour de nous, le week end cascade se transformera-t-il en week end rando ?

On se retrouve à Gavarny, Eleonore nous rassure, là bas y’en a ! Une ptite heure de marche d’approche et tadaaaaaaaaaaaam: c’est froid, c’est dur, c’est pas Margaret Thatcher, C’EST DE LA GLACE !!! On enfile les crampons, on attrape les piolets et on réapprend à marcher. Nous voilà donc partis, en trois cordées, dans du 2+ à tout casser (pas vraiment extrême  mais excellent pour les néophytes dans mon genre). On se fait donc cinq ou six longueurs en suivant une rivière gelée, c’est magnifique, je ne me lasse pas de me retourner pour contempler le paysage. Quelques passages plus verticaux pour s’habituer à planter les piolets, ptite pause biscuits, relais, biscuit, relais et nous voilà au « sommet » de la cascade. Déjà l’heure de s’acheminer vers le refuge. On descend comment ? Rappel ou le cul dans la neige, au choix, sauf pour les passages plus escarpés où le rappel s’impose. On se retrouve au parking et Adrian nous annonce que demain ce sera de la couenne dans du vertical (bonheur ☺). Pour la nuit, les gentils organisateurs nous ont réservé un refuge (moitié prix pr les membres du caf, n’oubliez pas votre carte qu’ils disaient).

Arrivés au refuge, c’est le pied ! Il fait chaud, on peut laisser les grosses, enfiler de confortables pantoufles et, cerise sur le gâteau, la soupe nous attend. Le dosage est bien calculé, après deux assiettes nos estomacs commencent à se calmer. Arrive ensuite l’entrée, excellente, suivie du plat (euh, là j’ai presque plus faim) et du dessert pour nous scotcher à notre chaise (ou plutôt notre banc). Vin rouge et jeux de cartes pour terminer la soirée, calvados et chartreuse pour les plus courageux, l’ambiance est excellente !
Le lendemain, départ à l’aube, 1h30 de marche d’approche (dans la neige ☺) et nous voilà au pied des cascades. C’est encore plus beau que la veille, on est impatients de planter nos piolets dans ces murs de glace. Nous nous répartissons sur trois sites et commençons à grimper. Plus dur que la veille, plus exigeant techniquement : ça colle vraiment à ce que j’avais imaginé, le pied !

Plus tard, je m’initie au dry tooling (quel drôle de sport). On monte, on descend, on mange, on monte,… tout ça dans la bonne humeur et l’émerveillement perpétuel. Arrive l’heure fatidique, on doit quitter les lieux. Une dernière photo de groupe, un ptit regard en arrière, et bye bye la glace, à l’année prochaine sûrement. On se boit un verre à Gavarnie puis il est temps de retourner vers Toulouse, puis Paris, puis Bruxelles. Je garde de ce week end (eh oui, seulement deux jours) un souvenir inoubliable, premier contact avec la glace et prémices d’une relation qui j’espère se développera avec… la montagne, et tout ceux qui étaient du voyage.

Tristan P.