Pour l’occasion de l’étape équatorienne du voyage de ma petite soeur en Amérique du Sud, j’organise une expédition en pleine Amazonie où l’idée de ces retrouvailles familiales exceptionnelles sera de descendre un cours d’eau reculé en packraft et en autonomie complète pendant une dizaine de jours.
Une aventure pure et intimiste dans la plus belle forêt primaire de la planète.
Descendre une rivière amazonienne reculée au fin-fond de l’Equateur, en autonomie complète et à bord de packrafts, voici une belle aventure vécue par 3 français et racontée pour vous ici
Je rêvais de retourner en Amazonie mais cette fois-ci je voulais être au plus proche la nature, pouvoir la parcourir sur de longues distances, sans bruit et de manière autonome. Descendre un río isolé en packraft semblait être la meilleure solution.
Grace au soutien de CapExpé pour les embarcations, nous voici prêts à démarrer l’aventure qui nous amènera au plus profond du Parc National Yasuni en Equateur, réputé pour son exceptionnelle biodiversité et pour y abriter des populations amérindiennes comme les guerriers chasseurs Waoranis descendants des mythiques Omaguas (faces de lune).
La navigation est aisée, il suffit de se laisser glisser dans le courant et l’on peut profiter à 100% des ambiances de la forêt, des chants des toucans et des aras, des singes qui dansent dans les arbres, des parfums et des senteurs qui nous envoutent.
Jour après jour une agréable routine s’installe, nous parcourons quotidiennement une vingtaine de kilomètres et petit à petit nos bidons étanches remplis de nourriture s’allègent enfin. Chaque soir on monte notre camp sur la berge et on s’endort dans nos hamacs en rêvant du jaguar et des dauphins rose d’Amazonie que l’on recroisera peut-être encore.
Lorsque nous parvenons enfin au village des amérindiens waoranis. Nos packrafts aux couleurs du drapeau équatorien font le plus bel effet. Habitués aux longues pirogues en bois, ils nous voient arriver un peu comme des extraterrestres naviguant sur des vaisseaux spatiaux colorés !
Malgré la barrière de la langue (espagnol limité), leur accueil est pourtant d’une extrême gentillesse et les moments de partage sont très intéressants. Ils sont fiers de nous montrer leurs coutumes et leur mode de vie mais se plaignent des pétroliers qui envahissent leur territoire et nous confient avoir peur pour l’avenir. Les enfants quant à eux débordent de l’énergie de l’innocence, rient beaucoup et s’amusent avec nous sur les embarcations.
Après avoir repris le fleuve, nous finissons par atteindre une station scientifique située au cœur de la forêt. Celle-ci est reliée par une piste qui sera notre point de sortie. Une ancienne tour d’observation nous permet de nous hisser au sommet de la canopée pour contempler une dernière fois l’Amazonie dans toute sa splendeur.
Le spectacle est grandiose, éblouissant. Là où tout n’est que sur-activité biologique règne un puissant équilibre de beauté et tout semble être nécessairement à sa place. Là aussi donc, où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté (Baudelaire) nous savourons pleinement le privilège d’être là, émerveillés.
Philippe Mistral
Septembre 2019