Weekend “Après Expé” les 29 et 30 septembre

ATELIER D’INITIATION AU « CARNET EXPÉ »

Week-end du 29 & 30 septembre 2012

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Qu’est-ce au juste un « carnet expé » ? Ça se boit, ça se mange, c’est bio ? À quoi ça sert ? Une expé en soi ne se suffit-elle pas à elle-même ? Pourquoi « écrire » son expé ? Après tout, une bonne floppée de photos sur les réseaux sociaux, et l’affaire est faite ! Pourquoi se fatiguer ?

C’est qu’une expé, comme le soulignait Dom lors de sa présentation à Louvain-la-neuve en novembre dernier, présente trois temps particuliers :


  • L’avant-expé, non temps magique où le désir du dehors fomente ses échappées (lacs & rivières, montagnes & glaciers, mers & méandres, déserts & forêts…), ce qui implique une préparation rigoureuse en vue de sa réalisation ;
  • L’expé, temps d’une itinérance (toujours trop courte) où l’on s’ouvre et se découvre au contact des réalités du monde avec son cortège d’émotions et de sensations diverses ;
  • L’après-expé, autre temps, celui du retour et d’un vécu qui se cherche une « parole » en relation pour soi, pour l’autre. Que penser et dire vraiment, comment exprimer à l’essentiel et, en conscience, donner du sens à son expé et la faire se partager ? Là peut s’expérimenter ce qu’il convient d’appeler un « carnet expé ».

Réaliser un tel carnet suppose au préalable plusieurs étapes :

  • Rassembler les éléments utilisés lors de la préparation expé (cartes géo, guides rando, dépliants touristiques, articles de magazine, fiches naturalistes,  notes préparatoires diverses…) ;
  • Recueillir les notes de terrain prises lors de l’expé au jour le jour (impressions griffonnées & croquis sur le vif, photographies, enregistrements audio / vidéo, objets divers et insolites ramassés sur le sentier, folioles & babioles, pierres & caramels, crottes séchées & papiers gras, enfin tout ce qui peut faire signe…).
  • Prendre le tout et le déverser sur une grande table (ne pas déborder), éparpiller et mélanger à patte douce (éventuellement jouer à mikado ou à tetris), trier le bric-à-brac, écumer et voir ce que ça donne (se faire aider par le chat de la voisine si nécessaire).
  • Choisir après réflexion un support d’expression, une forme appropriée à son projet, sortir la trousse à outils, retrousser ses manches, et c’est parti…

Sur le plan créatif, réaliser un carnet n’implique aucune contrainte académique ni de disposition particulière car c’est un mode d’expression libre et métissé où se côtoient et s’appareillent écrit & gribouillis, dessin & calligraphie, aquarelle & peinture, photo montage & papier collé, tissu & végétal, objet divers & fond de poubelle… Tout est possible, aucune restriction, dès lors que l’on a recours à des moyens d’expression plus « traditionnels ».

Bien évidemment, il n’en va pas de même si l’on préfère utiliser des techniques plus élaborées comme la vidéo, la 3D, l’infographie, le web… Cela nécessite de maîtriser des outils plus complexes, des langages formatés, pré-établis, moins aisés à manipuler et surtout à personnaliser. Il suffit par exemple de consulter au hasard sur le net quelques blogues style « carnet de voyage » pour se rendre compte des limites inhérentes à ces « jeux d’exploitation », et ce, sans préjuger pour autant de leur qualité d’inspiration.

Mais qu’à cela ne tienne, dans le cadre de cet atelier « carnet expé », nous nous rassemblerons en un lieu propice à l’échange et au partage de nos ressources respectives. Quelques animateurs plus en souche nous accompagneront dans cette démarche collective comme Anne & Geoffroy (vidéographie), Thomas (photographie), Pascal (arts plastiques) et autres comparses encore selon leurs disponibilités. L’important n’étant pas de fabriquer, d’usiner des objets, de « faire », mais avant tout d’ « être en relation » et, par le jeu du dialogue, prendre le temps de revivre collégialement son « expé », en fortifier les traits majeurs pour mieux les « transcrire » ensuite avec les moyens du bord.
Pascal Naud