Escalade, randonnée et un peu d’alpinisme à Chamonix !
Jour -1, 6 août : Lors d’une soirée entre copains, on parle des photos de Gas, Valentine et Tonio qui sont partis faire de l’alpi à Cham cet été, accompagnés par Migouze. Louis a l’imprudence de dire qu’il aimerait trop faire pareil. Cela n’échappe pas à Raph, qui lui propose sur le champ de partir jouer dans les montagnes dans le courant du mois d’aout. Louis accepte, s’en suit une poignée de main de vrais bonhommes, et la soirée reprend son cours.
Jour 0, 7 aout : Le lendemain matin, Raph rappelle Louis, pour voir si ce dernier se souvient de la décision de la veille, et s’il la confirme. C’est le cas, et tout se met en place : trouver des dates, déplacer des entrevues (Louis enchaine les rendez-vous galants à la vitesse de la lumière), trouver une voiture, du matos, des topos de grimpe et d’alpi, prévenir Migouze, etc. Comme c’est Raph le plus chaud, c’est lui qui fait tout dans un premier temps. Il se rattrapera en regardant Louis faire la vaisselle à Cham. Raph fait une demande de matos à Cap Expé, espérant pouvoir avoir au moins la moitié de ce qu’il demande. Mais ce n’est pas
la moitié, mais bien la totalité du matos demandé qui est dispo à ce moment-là, c’est Noël avant l’heure! Tout se passe parfaitement, niveau matos, voiture, Blablacar,… Tout ou presque est en place pour une semaine de montagne qui va bien déboiter, comme on dit à Cham. Ne reste plus qu’à faire des provisions, ce qui est fait au Colruyt avant de partir, histoire de bien diminuer le budget bouffe une fois sur place.
Jour 1, 19 aout : En cette journée qui commémore chaque année la venue sur cette Terre de Raph, la petite troupe se met en route. Passage au QG de CapExpé pour récupérer le matos, puis à la gare des bus pour rencontrer les 2 filles qu’on emmène via Blablacar, et à 8H25, c’est le grand départ. Après une journée assez peu passionnante sur la route, on arrive à Cham vers 17H45. Pas le temps de niaiser ni d’aller se poser au camping, le premier arrêt, c’est les Gaillands, où on grimpe jusqu’à 20H.
Dans ce début de soirée, il n’y a que peu de monde et on peut bien choisir nos voies. Ce petit décrassage est idéal après une grosse journée de route, et le coucher de soleil qui teinte le Mont-Blanc de rose au milieu d’un ciel bien dégagé annonce une bien belle semaine. Ensuite, on va s’installer au camping d’Argentière, on fait chauffer les aïkis histoire de pas trainer, on s’enfile une petite Ciney, et tout le monde au lit.
Jour 2, 20 aout : Départ pour la Réserve des Aiguilles Rouges, histoire de se dégourdir un peu les jambes avant d’attaquer du plus sérieux. On avale vite les 1000 mètres de dénivelé jusqu’au Lac Blanc. Il fait beau, et on est loin d’être seuls.
Après le Lac Blanc, on continue à monter un peu en hors sentier, histoire de s’écarter du monde. Pour ce qui est de la descente, on la fait en courant, chaussures de trail aux pieds et béret vissé sur la tête. La première pause de la descente, c’est pour aider 2 parisiens, qui avaient un peu de mal avec leur carte. Ils nous demandent si on s’entraine pour l’UTMB. C’est très tentant de répondre que oui, mais ça sera pour dans quelques années ! La deuxième pause, c’est pour faire connaissance avec un charmant bouquetin, du genre pas timide, avec lequel Raph s’entend assez bien. S’en suit forcément un petit shooting, pendant que Louis attend sagement au bord du sentier.
Le soir, on retrouve Migouze, avec lequel on va manger un bon gros burger, autour d’une Jupiler bien fraiche servie au fût. On parle du programme de la semaine. On est arrivés avec l’idée de profiter un max de la montagne, de faire un peu d’alpi si les conditions le permettent, de grimper, et surtout, d’apprendre le plus possible, pour commencer à devenir un peu plus autonomes. Le programme se dessine donc comme suit : une journée sur la Mer de Glace, pour que Louis apprenne les bases du cramponnage, faire des rappels de la sécurité en montagne (faire un dead man,…), mais aussi faire des rappels tout court), ensuite un trek de 2 jours avec bivouac au sommet du Mont Buet, puis 2 journées d’alpi, avec pourquoi pas une Petite Aiguille Verte, course que Migouze apprécie particulièrement.
Jour 3, 21 aout : Départ vers la Mer de Glace, par le sentier qui passe par la forêt. On est accompagnés par Migouze, forcément, et aussi par 2 de ses amis, Dave et Marion, qui ont envie de s’initier aux techniques de base du cramponnage. Après un peu de hors sentier pour rendre la montée plus intéressante, on arrive à la Mer de Glace. On descend les nombreuses échelles, preuves matérielles de l’impressionnante fonte du glacier, et on arrive enfin sur ce dernier.
Les bottines d’alpi tiennent parfaitement sur la première couche de glace, mais on est venus pour jouer avec les crampons, alors on joue. Les rappels ou découvertes s’enchainent : marcher en crampons, installer un rappel ou un dead man, escalade de glace sur face verticale, encordement en potence libre ou fixe, utilisation du piolet, …
Sur le retour vers les échelles, on passe à côté d’une crevasse remplie d’eau turquoise. Le soleil tape fort, et Migouze, Louis et Dave vont faire un petit plouf encordé, aussi court que vivifiant.
Après avoir remonté les échelles, on entame la descente vers Chamonix. C’est lors de cette descente que Migouze se tord la cheville… Il serre les dents jusqu’en bas, mais ça sent un peu mauvais pour la suite de la semaine. Arrivés en ville, on va acheter des carottes surgelées au Super U, histoire de mettre un peu de glace sur une cheville enflée. Ensuite, on retourne grimper aux Gaillands pour bien finir la journée, face au Mont-Blanc une nouvelle fois teinté de rose.
Jour 4, 22 aout : Au réveil, on appelle Migouze pour avoir des nouvelles de sa cheville. Elles ne sont pas bonnes, on va donc partir sans lui faire un trek de 2 jours, en espérant qu’on puisse faire de l’alpi avec lui à notre retour. Comme on ne fait pas une boucle, on dépose la voiture à Cham, puis on fait du stop jusqu’à Vallorcine, avec un petit arrêt à la pompe pour prendre de l’essence pour le réchaud de compet’ que Migouze nous a prêté. C’est parait-il essentiel pour pouvoir cuisiner au sommet du Mont Buet, où le vent souffle fort. Après tous les préparatifs, on se met en marche vers 14H, sous un soleil de plomb. On commence par passer à côté de la cascade de Bérard, un peu trop touristique à notre gout.
On continue notre chemin, en direction du refuge de la Pierre à Bérard. Il y a du monde jusqu’au refuge, mais après, on est seuls, et c’est pas plus mal ! Histoire de ne pas arriver trop tôt (le panneau au départ du sentier indique 6H de marche jusqu’au Mont Buet, et comme on est partis, on va le faire en 3H), on cueille des framboises, des myrtilles, on se pose pour boire l’eau des rivières, on va jouer dans les cailloux en faisant un azimut, et on rencontre encore quelques charmants bouquetins.
La végétation laisse peu à peu la place à la roche nue, et on entre dans un décor mêlant Islande et Mordor. On a l’impression d’être sur un volcan endormi. La journée avance vite et le soleil baisse, donc on commence à avancer un peu plus vite, histoire d’arriver au sommet pour le coucher du soleil. Entre le refuge et le Col de Salenton, on croise une vingtaine de bouquetins, éparpillés et pas timides pour un sou, et une quinzaine de chamois, bien plus prudents que leurs cousins. Au fur et à mesure qu’on monte, la vue se dévoile, et nos regards peuvent se perdre ailleurs que dans la vallée dans laquelle on a passé les dernières heures, et qu’on surplombe à présent. La vue magnifique depuis le Col de Salenton nous fait hésiter à nous installer là pour la nuit. Le temps pour Louis de se faire pote avec Alain le bouquetin, on décide quand même d’aller jeter un coup d’œil au sommet, dont Migouze nous a tant vanté la vue.
En tout cas, la dernière montée fait bien chauffer les cuisses et les mollets, étant donné qu’on ne veut pas rater le coucher du soleil depuis le sommet et qu’on doit se dépêcher. Mais une fois arrivés en haut, le spectacle qui s’offre à nous vaut le détour ! Le Mont Buet, ou le Mont-Blanc des dames comme on l’appelle aussi, offre une vue imprenable sur les vertes vallées et la ligne de crête menant au Col d’Anterne, sur le Mont-Blanc et ses acolytes, sur les villes avoisinantes, et même sur un bout du Lac Léman. Une fois le spectacle terminé et les derniers reflets orangés oubliés, il est temps de monter la tente, mettre des couches, et cuisiner. Le réchaud à essence fait mieux que tenir ses promesses, et des grandes flammes en jaillissent, forçant Louis à jouer avec le feu. Une fois la bête maîtrisée, on peut cuire nos 500 grammes de pâtes complètes, y ajouter un pot de pesto, se faire une soupe avec l’eau chaude de la cuisson, et ouvrir les 2 Maredsous que Louis a porté toute la journée dans l’attente de ce festin. Malgré tout ça, on prendrait encore bien un peu de pâtes ! En même temps, manger des pruneaux d’Agen, des framboises et du chocolat à midi, c’est bien bon, mais ça ne nourrit pas son homme. Pendant le repas, un autre spectacle se met en place. Le ciel est dégagé, et commence à s’illuminer de toutes parts. La Voie Lactée vient lécher le Mont-Blanc, et le trépied porté toute la journée par Raph prend enfin tout son sens. Des nuages vont et viennent sur le sommet, poussés par un vent fort rapide. Cela complique tout niveau photos, mais il y a quand même de quoi faire. Peu après minuit, alors que Louis est endormi depuis belle lurette, Raph va se coucher à reculons, en prévision de la journée du lendemain, mais aussi du lever matinal pour ne pas rater le lever du soleil.
Jour 5, 23 aout : Un premier réveil à 5H15, pour constater que le lever de soleil n’a pas encore commencé, que le ciel est un peu bouché, et qu’il fait bien froid. On peut toutefois voir au loin les frontales des cordées qui attaquent le sommet du Mont-Blanc. Le deuxième réveil, à 5H50, est le bon. Un petit coin de ciel commence tout juste à tourner au rose. Au fil des minutes, le tableau évolue, jusqu’à ce que le soleil pointe le bout de son nez, que les ombres des montagnes avoisinantes se détachent sur le relief, que les nuages accrochés aux divers sommets se teintent de rose. Finalement, c’est au tour du sommet du Mont Buet d’être baigné dans une douce lumière orangée, qui réchauffe tant bien que mal les randonneurs après une nuit bien froide. Une fois que le soleil est levé pour de bon, on se recouche pour finir cette nuit, découpées en étapes dictées par le soleil, les nuages et les étoiles.
Après un ultime réveil, on se met en route, vers le Col d’Anterne. On suit un chemin qu’on pense être le bon, mais qui nous gratifie au final de 500 mètres de dénivelé dans les 2 sens, juste de quoi descendre remplir les gourdes au ruisseau le plus proche et de faire une petite mise en jambes matinales. On est de retour sur la ligne de crête au niveau du Col des Chaux, où on passe par une petite cabane non gardée fort sympathique. On continue en direction de la Tête de Villy, avec quelques passages aériens bien comme il faut avec les gros sacs sur le dos. Le sentier est assez peu emprunté et est parfois difficilement repérable, mais on avance bien. On enchaine avec la Tête de Moëde, puis le Col d’Anterne. Le tout avec une magnifique vue sur les Rochers du Fiz et le lac d’Anterne, dans lequel on n’a malheureusement pas le temps d’aller se baigner au vu de notre détour de ce matin et du départ un peu tardif.
Entre le Col d’Anterne et le refuge du même nom, on croise une famille de bouquetins, dont le plus intrépide s’aventure à flan de rocher pour aller lécher des sels minéraux, dans un endroit où on n’aurait pas idée de grimper en Moulinette. Juste après, la visite au zoo se poursuit avec un groupe de marmottes bien grasses et un peu engourdies par le soleil. On s’arrête ensuite au refuge pour manger quelques pruneaux, des spéculoos, un bon saucisson de la vallée, et surtout pour profiter de la seule ombre avant un bout de temps. Il reste pas mal de distance à couvrir, donc il s’agit de ne pas trainer. On est donc assez vite repartis, en direction du Col du Brévent. On dépasse vite les chalets de Moëde, et on descend dans la vallée le long du torrent, qu’on traverse au pont d’Arlevé, juste après avoir croisé un serpent qui prenait le soleil au bord du chemin. Ensuite, on attaque la montée vers le col, en conservant le bon rythme qu’on tient depuis le refuge du Col d’Anterne. Un peu avant la fin de la montée, on se fait survoler par un gypaète barbu, à moins de 20 mètres de nous. Etant donné que ce rapace avait disparu des Alpes et qu’il reste rare malgré sa réintroduction, on a de la chance d’en croiser un ! Une fois arrivé au Col du Brévent, on avale la descente vers Chamonix en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, en passant par Planpraz. A Cham, on récupère la voiture, et on retourne au camping d’Argentière, où Migouze nous rejoint pour discuter un peu du lendemain. Sa cheville va un peu mieux et on décide de faire une tentative sur la Petite Aiguille Verte. Il ne faudra pas trainer car on annonce du mauvais temps pour le début de l’après-midi…
Jour 6, 24 aout : On retrouve Migouze au pied du téléphérique de Lognan, qu’on enchaine avec celui des Grands Montets. Vu la cheville pas au top de Migouze, c’est Raph qui va prendre la tête de la cordée, avec Migouze juste derrière en potence libre si jamais une manip pose problème.
A 9H27, on est équipés et sur le glacier, qui n’a pas fière allure en cette fin d’été. On choisit notre itinéraire en fonction de ce qui est possible vu les crevasses (du moins celles qu’on voit), et c’est parti. Pour l’instant, les conditions sont idéales et le ciel n’a pas l’air trop chargé. Ça ne va pas durer… Même sur la partie roulante du glacier, on avance lentement, car la cheville de Migouze le fait souffrir, bien plus qu’espéré. Une fois sur la partie plus pentue, la progression devient trop difficile pour Migouze qui décide de se décorder pour rentrer dans les installations du téléphérique, encore toutes proches. Il garde la plus grande des broches à glace, par acquis de conscience, et Raph et Louis continuent à deux. Mine de rien, tout ça a pris pas mal de temps, et on vient de se faire doubler par une cordée de 2 anglais, passés un peu au-dessus de nous sur le glacier. Contrairement à eux, on a pris la partie roulante du glacier, mais il nous reste maintenant une trentaine de mètres de glace bien raide (environ 55 degrés) à remonter jusqu’à la rimaye, en s’assurant avec nos 2 broches à glace. Mais les 2 Anglais qui nous ont dépassé commencent justement à attaquer le rocher, pile au-dessus de nous et sans aucune concertation entre les 2 cordées. A peine ont-ils commencé que c’est un festival de chutes de pierres, qui dévalent droit sur nous. Heureusement qu’on est attentifs, parce que ces 2 enfoirés (pour rester poli) ne jugent pas bon de nous prévenir quand ils font partir des rochers, ou d’attendre qu’on puisse sortir de leur angle de tir… On essaye de rester calmes, mais ils ne nous laissent pas trop le temps de reprendre nos esprits entre les salves de rochers, de tous calibres. Après une gueulante de Raph, qui sort son plus bel accent british pour l’occasion, ils s’arrêtent enfin de bouger et donc de nous bombarder, le temps qu’on puisse enfin sortir de la trajectoire des chutes de pierres. C’est un détour, et le temps ne s’arrête pas de filer, bien trop vite vu les prévisions météo qui ne nous laissent qu’une courte fenêtre. Une fois hors de portée des pierres qui tombent toujours, on peut reprendre la montée, et on arrive enfin en haut de cette face de glace.
S’en suit une petite traversée pour rejoindre les rochers, qui se passe sans encombre. Par contre, c’est tout autre chose une fois qu’on atteint la roche. Il n’y a rien qui tient, aucune fissure solide où glisser un friend, du rocher qui part dans tous les sens, … On comprend déjà un peu mieux pourquoi les Anglais nous envoyaient autant de cailloux, même s’ils auraient pu éviter de nous les envoyer directement à la face. Toujours est-il que ça ne tient pas, et que l’engagement I de cette course est tout doucement en train de virer au III. Surtout que le temps passe toujours, et que le ciel s’assombri d’une manière assez menaçante. Raph vient d’enlever ses crampons et cherche un point d’encrage solide pour que Louis puisse défaire la dernière broche à glace et le rejoindre. Mais après une courte réflexion, un dernier regard vers les hordes de nuages qui arrivent sur nous, et un dernier rocher de 40 Kg qui se décroche aussi facilement qu’on sort un livre d’une étagère, la décision de faire demi-tour s’impose d’elle-même.
Après un rapide combat pour trouver un endroit où remettre ses crampons, Raph repasse sur la glace, et on repart dans l’autre sens. C’est à ce moment qu’une des deux broches à glace commence à faire des siennes, probablement pas assez affutée. Toujours est-il qu’elle ne prend plus, et qu’on se retrouve avec une seule broche fonctionnelle pour le retour. Avec ce qu’on a comme broche, on ne peut pas vraiment installer un rappel (c’est Migouze qui a la grande broche), on descend la face par laquelle on est montés en désescalade, en essayant à chaque fois, souvent sans résultat, d’utiliser quand même la deuxième broche, histoire de toujours être assuré sur au moins un point d’ancrage solide. Quand ce n’est pas le cas, c’est toujours pour un très court laps de temps donc on ne se sent jamais en danger, même si on se rend bien compte que ce n’est pas idéal. Les crampons et les piolets, bien que non destinés à l’escalade de glace, mordent bien la glace et malgré son manque d’expérience de ce genre de milieu, Louis se débrouille plutôt bien, surtout vu les conditions et le fait d’être un peu pressés. Malgré tout, ses gros gants de ski le ralentissent beaucoup trop sur les manips, ce qui n’est pas vraiment idéal quand on se passe le long de la corde la seule broche qu’on peut utiliser.
Après un bon moment de désescalade qui fait bien chauffer les mollets, on atteint de nouveau la partie plus plate du glacier, et on peut repartir sur une progression normale. On en profite pour hausser le rythme, parce que les nuages qui arrivaient ont fini par arriver et on est maintenant en plein dedans. On couvre vite la distance qui nous reste à parcourir vers le bord du glacier, dans des conditions de plus en plus mauvaises. A 100 mètres de la ligne d’arrivée, une neige lourde commence à tomber, et la visibilité se réduit à vraiment pas grand chose. Le timing du demi tour était parfait ! Il est environ 13H, et il nous reste une après midi pluvieuse à occuper. On va donc se poser dans l’appart d’un pote de Migouze, où on reste jusqu’à ce que la faim nous rappelle à l’ordre vers 20H. Entre temps, on a eu le temps de parler montagnes, grimpe, voyages, photo, et de regarder OSS 117 Rio ne répond plus (« Sacré Hubert ! »).
Jour 7, 25 août : Retour du grand beau. Vu la cheville de Migouze, on met de côté nos envies d’alpi (on a un temps pensé se faire l’Aiguille du Belvédère sans lui, mais le fait de remonter jusqu’au Lac Blanc (comme on l’avait fait le premier jour) nous a un peu refroidi, on est chauds ne pas faire 2 fois la même rando sur la semaine). On va donc grimper du côté de L’Aiguillette d’Argentière. On laisse la voiture au parking de Tré-les-Champs, et on monte jusqu’à l’Aiguillette, juste assez vite pour ne pas être dans le trafic, et juste assez lentement pour la cheville de Migouze. Une fois sur place, on monte sans trop perdre de temps au sommet de l’Aiguillette, pour profiter du sommet tant qu’il n’y a pas d’autres grimpeurs. C’est l’occasion pour apprendre à installer un relai, à assurer d’en haut, à faire des voies de plusieurs longueurs, étant donné qu’on a tous les deux assez peu d’expérience en falaise et que Migouze est un bon prof. Louis, grand adepte du Grigri et même du huit, apprend à utiliser un réverso (il était plus que temps !) et à installer un rappel.
On enchaine ensuite avec d’autres voies, sur la paroi en face de l’Aiguillette, et puis de nouveau sur celle-ci. Migouze doit bosser à son bar à 16H, donc il redescend avant nous, et on continue à s’amuser avec ce joli caillou. Pour finir, on en fait le tour, pour aller chercher les voies un peu plus drôles de la face Sud-Ouest, où on enchaine tous les deux un beau 6A+ (Pyrene) avec un beau réta au milieu, précédé et succédé par deux passages en adhérence assez sympathiques. La journée touche à sa fin, et on redescend à la voiture pour aller aider Migouze à déplacer des futs, ce qui est quand même plus facile à faire avec 2 chevilles qu’avec une, même avec des gros bras. Une fois la mission accomplie, on reste au bar en attendant la pause de Migouze à 21H, pendant laquelle on va manger un bon gros burger, pour célébrer la fin de cette belle semaine.
Jour 8, 26 août : Un dernier café le matin avec Migouze, puis c’est le grand départ. On récupère nos 3 Blablacareurs sur la Place du Mont-Blanc, et c’est reparti pour une longue route ! Merci la montagne, merci Migouze, merci le Cap Expé, et à la revoyure !! Il se murmure même qu’au moment où il écrit ces lignes, Raph est déjà en train de refaire son sac… De son côté, Louis part plancher deux semaines à la côte française. Chassez le naturel, il revient au galop !