4 copains, un van, une tente, 6 paires de chaussons et 33 churros – C’est comme ça que nous avons passé une semaine ensoleillée à grimper sous le regard chaleureux des falaises de Seynes.

La première fois que j’ai grimpé j’avais 13 ans. J’étais à un stage du Bloso, « Klimmen & Kayaken ». Quelques années plus tard, j’ai fait un stage de nouveau, à New Rock cette fois. Depuis, c’est un peu « on et off » en fonction de mes envies, de mon passage au Kapexpé, des propositions des copains et copines qui grimpent de façon plus régulière. Je n’ai jamais vraiment eu de « déclic », ni l’envie d’en faire tout le temps et m’améliorer à tout prix. Ce que j’apprécie dans ce sport c’est la communauté autour, l’envie d’être dehors, le fait d’utiliser son corps d’une façon différente, la connexion avec la personne qui assure, la satisfaction de comprendre un nouveau « puzzle », que bouger son pied de 2cm change ma perception et mon accès à la prise d’après. Ce que je n’aime pas c’est me mettre la pression, me blesser, me griffer, me bruler, m’égratigner, me sentir nulle, et stresser à en pleurer.

 

Grace à  Simon j’ai pu apprendre à grimper en falaise, faire quelques grandes voies à deux, dormir en portaledge, faire de la cascade de glace et de l’alpi. Le sport ne m’est donc pas non plus complètement étranger, mais je n’ai jamais dépassé le 6A et ça me convient très bien. L’hiver passé, on est partis avec notre van pour aller grimper une semaine à Seynes, fin décembre. On était 4 : un bon grimpeur (Sim), une bonne grimpeuse (Céc), moi et un débutant (Alex). Le fait qu’il n’ait jamais grimpé auparavant m’a placé dans une position que je n’avais encore jamais vécue en grimpe : je pouvais réellement lui apporter quelque chose d’autre qu’un assurage attentif. J’ai donc pris le pli de grimper en tête, de placer toutes les dégaines, de faire les manips, de lui apprendre à assurer, de faire des tests, commencer avec quelqu’un à côté de lui pour être sure que c’était safe, lui apprendre à grimper, l’encourager, et petit à petit on s’est débrouillé à deux. C’était super intéressant pour moi : ça renversait tout à fait la dynamique que j’avais toujours connue ou les hommes qui grimpent autour de moi sont meilleurs, plus forts, et ont plus de connaissance que moi. Ca m’a obligé aussi à me faire confiance : confiance en ma grimpe, confiance en tête, confiance en mes manips de cordes, et puis confiance en lui aussi. Je me suis sentie super capable et bien badass. Un chouette chapitre dans mon histoire avec la grimpe 