Traversée à vélo du Toit du Monde en été
En septembre 2009, nous sommes partis à trois, Augustin, Joseph et Armand, avec pour objectif la traversée d’une chaîne de montagnes perdue et oubliée de tous sur le Toit du Monde : le Pamir, au beau milieu des terres hostiles d’Asie Centrale marquées par des dictatures féroces, coups d’états, guerres civiles, massacres inter-ethniques, embuscades rebelles, frontières fermées, corruption policière, etc.
Partis à l’aventure pour un voyage parsemé d’imprévus et d’improvisation, nous avons atterri à Tachkent en Ouzbékistan et avons dans un premier temps passé plusieurs jours à parcourir en train, vélo, jeep et minibus soviétique les 1100 kilomètres qui nous séparaient de Khorog, capitale de la province du Gorno-Badakhsan au Tadjikistan, au pied du Pamir. De là, nous sommes partis à vélo et avons roulé 820 kilomètres pour rejoindre Andijan, en Ouzbékistan. Pour cela nous avons d’abord longé l’Afghanistan pendant quatre jours sur des pistes abominables le long de la vallée du Wakhan, avant de monter sur le haut plateau désertique du Pamir, reculé de monde et s’élevant entre 3600 et 4655m. Avec quelques pâturages à peine et des villages tous 100 kilomètres, le Pamir est traversé par une route en asphalte bâtie durant l’époque soviétique, dont le trafic se limite à quelques véhicules par jour tout au plus. Nous sommes ensuite redescendus sur le Kirghizstan, dans la très colorée vallée de l’Alay, laissant derrière nous les magnifiques sommets enneigés du Pamir s’élevant à 7000m, avant de rejoindre l’Ouzbékistan en passant par Osh, ville mise à feu et à sang quatre mois plus tôt.
Le voyage était axé sur la nature plus que sur la culture, Samarkand étant la seule ville ayant un intérêt culturel quelconque par laquelle nous soyons passé. Des paysages spectaculaires et extrêmement variés que nous avons eu l’occasion d’observer dans ces trois pays, nous retiendrons principalement ceux du haut plateau du Pamir, ceux du corridor du Wakhan à la frontière afghane, et la vue vers le Pamir depuis le Kirghizstan, de l’autre côté de la vallée de l’Alay.