Traversée à vélo du Toit du Monde en été
Deux semaines. C’est le temps qu’il nous aura fallu en tout pour obtenir nos trois visas ainsi que le permis GBAO nécessaire pour accéder au Pamir. Circulant d’ambassade en ambassade, toutes les trois situées à proximité du Bois de la Cambre, nous avons ainsi pu obtenir en un temps record des visas pour l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et bien entendu le Tadjikistan. Pratique d’être bruxellois dans ce genre de situation ! On n’a d’ailleurs pas compté le nombre d’allers et retours qu’on a fait vers chaque ambassade. Il nous en aura fallu pas moins de deux rien que pour connaître les horaires d’ouverture des consulats. Mais une fois qu’on arrive à tomber sur un bon créneau tout va très vite, il suffit de rendre un simple formulaire de demande et le visa est prêt 5 jours plus tard. C’est lors d’une de ces visites qu’on a appris qu’un film français sur l’Afghanistan sera tourné dans le Pamir, le long de la frontière afghane, plus ou moins à la période où nous y passerons.
Ces formalités administratives auront finalement été nettement plus simples et rapides que ce à quoi je m’étais attendu, compte tenu de ce que j’avais lu sur ces pays. Merde ! Il devient donc de plus en plus facile pour n’importe quel touriste de se rendre dans ces contrées inconnues de tous.
Pour rappel, nous partons à trois, Augustin, Joseph et moi-même pour un voyage à vélo (avec une partie en stop/camion quand même, vu le manque de temps) en Asie Centrale en septembre avec pour objectif : le Pamir. Des évènements inattendus on cependant un peu bouleversé nos projets depuis l’achat des billets d’avion. En effet, des graves émeutes d’apparence inter-ethniques mais probablement catalysées par des acteurs politiques suite au coup d’état d’avril dernier, voir par des cartels de la drogue, ont mis la ville de Osh au Kirghizstan à feu et à sang. Or il s’agissait d’une étape indispensable sur notre itinéraire initial. À l’heure où j’écris ces lignes, la situation semble s’être calmée au point que nous ré-envisagions sérieusement de traverser la ville, qui se situe sur l’unique route d’accès au Pamir par la vallée de l’Alaï. Cependant, le passage d’Ouzbékistan au Kirghizstan reste incertain, car la frontière de Dostyk (entre Andijan et Osh), bien qu’officiellement ouverte aux étrangers, semble faire l’objet de fermeture régulières qui dépendent de l’arbitraire des gardes frontière. Nous risquons donc de ne tout simplement pas pouvoir passer au Kirghizstan. Comme nous ne pouvons ni prédire l’évolution de la situation d’ici le mois prochain, ni anticiper la montée de nouvelles violences, nous prévoyons évidemment un plan B, qui éviterait totalement le Kirghizstan et qui consisterait en une simple boucle dans le Pamir, avec Khorog comme point de départ et d’arrivée. Une grosse perte de temps, et il va sans dire que cela nous attristerait de manquer la magnifique vallée de l’Alaï, aux prix d’un visa kirghize hors de prix qu’on n’aurait alors même pas utilisé.
Une chose est sûre, c’est qu’on va devoir pas mal improviser, et particulièrement en ce qui concerne les parties de l’itinéraire qui nécessiteront un transport des vélos en stop, si des camions du transport d’opium veulent bien nous prendre ! Plus de détails concernant les itinéraires A, B, C, D, E, F, G ou encore H prochainement.
L’échéance approche ! Et pendant que certains étudient leurs secondes sess d’autres sont occupés à s’équiper pour la grande aventure.