Bienvenue sur notre expé Alpinisme – septembre 2003 !

Hello le monde,

Bon… par ou commencer? Peut-etre par le plus important: on est rentre hier de notre expe au Tocllaraju et on est tous vivant. Ca parait bete mais en fait ca ne coulait pas tout a fait de source.

On est partis il y a quatre jours avec nos deux guides Ceasar et Saul (qui nous appellions Salade et Ivre entre nous pour ne pas etre compris, tres subtil). Ils avaient l’air professionnels mais pas tres interesses de faire plus amples connaissances. Soit. On est montes jusque 4300 ou nous avons passe la premiere nuit a cote d’un refuge vendant des chocolats chauds immondes. Nous avions completement rate notre repas du soir, ayant achete un riz magique qui ne cuit pas, meme apres 45 minutes de touillage intensif. Ca n’a pas aide a rechauffer les guides. J’ai assez mal dormi, ayant une espece de pharyngite et un nez completement bouche. Le lendemain on devait monter au campo alto a 5300. La montee etait atroce, se terminant par des eboulis puis une marche sur le glacier. Les guides nous ont un peu desarconnes en nous laissant mettre nos crampons seuls, partant en disant “vous avez de l’experience non?”. Jean-Bernard a vite fait l’experience que les crampons font des beaux trous dans les pantalons.

On a finalement dormi a 5100 parce qu’on n’etait pas specialement rapides. On a ete dormir vers 19h, avec le reveil prevu a 1h du mat. Il a fait bien froid cette nuit la. Je m’etais avale un zirtec pour m’assomer un peu et j’avais requisitionne jean-bernard, alias “la chaudiere”, dans ma tente. J’ai pas super bien dormi, mais plus que les autres apparemment. Antonin a passe toute la nuit a se dire qu’il ne monterait pas au sommet, mais a l’heure du reveil, comme tout le monde il a mis ses couches et a decide de partir. Tout comme lui et Jean-Bernard, je ressentais une legere nausee et un bon mal de crane. J’ai hesite a partir, mais il faisait tellement froid qu’il me semblait moins horrible de marcher que me remettre au lit (il y avait des plaques de givre partout dans la tente).

Donc on est partis. Je trouvais l’allure un peu rapide, je me sentais vraiment crevee, vivant cette ascension comme un calvaire. Ayant le plus d’experience (c’est tout vous dire), j’etais derriere avec la corde qui me tirait comme un vulgaire toutou recalcitrant. J’etais en train de me promettre mille choses: un gueuleton a huaraz a notre retour, une nuit dans le refuge le soir meme… J’essayais de me motiver en me disant que c’etait juste un mauvais moment a passer. Franchement, je trouvais ca de plus en plus chiant d’avancer, le sommet ne m’interessait absolument plus. C’est a ce moment qu’on se sent vraiment con, attache a trois autres personnes qui n’ont peut-etre pas envie de redescendre (j’esperais qu’Antonin vomisse un bon coup et qu’on doive redescendre. Malheureusement, son etat avait l’air stationnaire). Finalement, vers 4h du mat j’en ai eu ma dose et j’ai dit que je n’en pouvais plus, que je ne m’amusais absolument pas. J’etais vraiment embetee de coincer les autres mais je ne me voyais pas monter jusqu’en haut, surtout que ca devenait “un poco tecnico” sur la fin.

A mon etonnement, un guide a dit qu’a cet endroit les clients peuvent encore redescendre seuls. Ca me paraissait un peu dangereux, vu les quelques crevasses et ponts de neige que nous avions traverses. Mais en meme temps ca m’arrangeait, car je n’obligeais personne d’autre a descendre. Finalement, Antonin a dit qu’il voulait descendre aussi et nous nous sommes encordes pour rentrer au campo alto. Nous etions a 5550 metres, ce qui risque d’etre mon record pour encore tres longtemps.

C’etait pas mal d’etre deux, non seulement pour la descente, la securite ou les longues heures d’attente au refuge (ou j’ai fini par dormir le soir meme), mais surtout pour comprendre pourquoi nous avions abandonne la ou les autres, aussi patraques que nous, ont continue. On a beaucoup discute de la recherche de limite, de ce qui nous donne des poussees d’adrenaline (comme un spectacle de chant, un festival du conte, traverser bxl a velo), de ce qui pourrait etre considere comme des vacances ideales. Tous les deux, lors de l’ascension, on s’est retrouve a se dire qu’on n’avait pas envie, qu’il y avait un peu trop de souffrance pour une recompense qui ne nous bottait pas tant que ca. En gros: qu’est-ce que je fous ici?

Finalement, il a fallu qu’on se retrouve au Perou pour se rendre compte qu’on aime beaucoup la bretagne. Et puis, le trek dans la huayhuash etait deja pas mal. On le considerait comme notre trek d’acclimatation, le 6000 etant le seul but. Mais on n’a pas vraiment reflechi a ce que representait un 6000 (le froid, les heures de montee, le mal d’altitude, les mauvaises nuits, la difficulte technique cotee Assez Difficile alors que certains n’avait aucune experience). Toute la journee nous avons trouille pour les autres, qui sont rentres vers 18h un peu sonnes. Le contact avec les guides s’est assez mal passe. Il y a eu une chute impressionnante ou un guide semble s’etre fait une sorte de commotion. Le temps s’est couvert vers 5h du mat et finalement ils ont montes les dernieres heures dans la puree de pois et n’ont rien vu au sommet. Un guide a engueule Jean-Bernard pendant toute la montee et lui a demande son poids. Bref, Antonin et moi n’avons franchement pas beaucoup de regrets.

Hier nous avons ete feter le fait d’etre vivant chez BB, un resto tenu par un francais tres sympa ou nous avons manger comme des ogres ayant tente un regime carotte-cracottes. Cet aprem nous partons pour Chavin, un site archeologique ayant 3000 ans. Nous dormons la et nons rentrons demain. Le 20 nous recevons a manger notre arriero a qui nous allons offrir notre jeu d’Uno qui nous a bien occupe lors de la Huayhuash. Le 20 au soir nous partons pour la cote ou nous passons deux jours avant d’arriver a lima le 23. Nous ne sommes plus que 4, Emilie et Olivier ayant repris la route vers l’Equateur.

On a pris quelque chose comme 20 films photos, j’imagine qu’il y aura bien une petite pour le site. A pluch,

flo