Le 3 avril 2004, un groupe de 8 randonneurs unis par une même passion s’envolera pour le Spitzberg, île norvégienne située à égale distance du cercle polaire arctique et du pôle Nord magnétique, dans le but de réaliser un raid à ski de 150km environ en autonomie totale.
Ce groupe très solidaire rassemblera un juste équilibre de deux générations autour d’un même but, celui de se dépasser, de repousser ses limites dans des conditions extrêmes, mais aussi de découvrir des paysages fabuleux et d’apprécier le calme des grandes étendues blanches typiques du grand nord.

15 Juin 2004

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Jour 1 : samedi 03 avril

Après avoir passé la majeure partie de la nuit à nos derniers préparatifs, vérification du matos, chargement des pulkas, etc.…, nous nous retrouvons aux petites heures à Zaventem. Ouf… nos 80 kilos excédentaires sont passés sans surtaxe. Après une escale à Oslo nous survolons la Norvège complètement enneigée, et puis sa côte découpée par de profonds fjords qui pénètrent entre les massifs montagneux. La montagne à la mer, vu du ciel, spectacle de toute beauté.Seconde escale à Tromso et nous voilà reparti plein nord. Nous rattrapons le soleil qui se couche, et bientôt nous survolons la banquise. Bigre ça a l’air de cailler là-dessous ! Et dire que nous allons y passer 15 jours.Vers 21h, l’avion se pose sans encombre sur le tarmac complètement verglacé de Longyearbyen. Comment font-ils ces pilotes? Dans le hall de l’aéroport, on tombe nez à nez avec un ours polaire…heureusement empaillé. En vrai ça doit quand même faire bizarre.

Jour 2 : dimanche 04 avril

Après une nuit à l’auberge nous passons la matinée à revoir tout le chargement des pulkas, histoire de perdre encore quelques kilos. Nous passons chez Paulsen pour la location de la carabine, du pistolet d’alarme, des balises à ours et de l’essence.15h départ en chenillette (seul moyen de transport à part le motoneige) pour un trajet de 50 Km jusqu’à la cabane de Fredheim au bord du Tempelfjord.C’est ici que démarre notre raid. Il est déjà 19h, mais après ces mois de préparatifs et d’entraînement nous avons des fourmis dans les jambes et nous décidons de marcher déjà quelques Kms, histoire de sentir ce que c’est que de tirer son traîneau sur la banquise. Plus loin nous montons le camp directement sur la banquise du Tempelfjord, au pied d’une grande falaise. Les réchauds se mettent en route et la balise à ours est installée, espérons que nous n’ayons pas de visite.

Jour 3 : lundi 05 avril

Au petit matin le camp est couvert d’une couche de neige mouillée. Tout est trempé et il nous faut quelques heures pour petit-déjeuner, préparer les thermos, tout replier et recharger dans les pulkas. Nous voilà repartis vers le fond du Tempelfjord, en longeant les falaises d’où nous parviennent les cris des milliers d’oiseaux maritimes qui sont déjà là pour y passer l’été. Quand la brume se lève, nous distinguons au loin le front bleuté mais complètement crevassé du glacier Tuna. Rencontre avec des hommes en motoneige qui nous demandent si nous sommes bien armés, … il y a un ours à 3/4 Km. Nous arrivons au bout du Tempelfjord sans avoir vu l’ours. Notre route tourne ensuite vers l’Est pour remonter la moraine du glacier Von Post où nous cherchons un endroit pour monter le camp, si possible à l’abri du vent glacial qui s’est levé. Après le souper, c’est le débriefing du soir autour d’une tisane d’églantier où nous reprenons tous les points qui ont marché, mais aussi tout ce qui n’a pas été ou qui peut être amélioré. C’est très enrichissant, cela permet d’aplanir les éventuelles tensions, de mieux nous organiser et cela soude le groupe.

Jour 4 : mardi 06 avril

Ça a bien soufflé cette nuit et nos tentes sont entourées de congères. Nous plions bagages et cherchons notre chemin à travers cette immense moraine.Suspectant quelques zones de crevasses, les trois premiers s’encordent pour attaquer le glacier Von Post. Une demi heure plus tard, il apparaît que la zone de crevasses est en fait beaucoup plus haut, on se désencorde et l’on continue.La vue est magnifique sur le Tempelfjord, leTunabreen et les autres glaciers et sommets enneigés.Au bord du glacier, dans une combe enneigée à proximité d’un pingo (monticule de pierres), nous trouvons l’endroit idéal pour monter les tentes. Il fait beau et l’on en profite pour faire sécher nos affaires mouillées. Sous la tente mess, les réchauds se mettent déjà à ronfler pour faire fondre la neige et préparer les 32 litres d’eau nécessaire aux repas et à notre consommation journalière.

Jour 5 : mercredi 07 avril

La tempête s’est levée cette nuit. Toute la journée le vent a forci et la température a chuté.Impossible de lever le camp et de partir dans ces conditions. Le Spitzberg nous impose son rythme, celui de l’attente et de la patience.Après avoir réglé les tendeurs, stabilisé nos tentes, et construit des murs de protection, nous passons la matinée sous la tente mess entre blagues, grignotages, cuissons, partages. Après-midi, sieste. Soirée délicieuse pleine de rires et d’échanges, avec à l’apéro des rondelles de saucisson et des morceaux de fromage sur Parovita, suivi d’un bon potage et des traditionnels Spagheterria, et comme dessert une surprise : des sucettes amenées par Sybille. Une journée sans ennuis, pleine pourtant de rien.

Jour 6 : jeudi 08 avril

Le vent a soufflé toute la nuit, les congères autour des tentes sont énormes. Le matériel tient le coup. Dans la tente mess il fait glacial, on a mis toutes nos couches, il y a du givre partout, on se serre les uns contre les autres, on joue aux cartes et l’on se raconte des blagues.Après-midi sieste. Il faut du courage pour en sortir, 30 minutes pour s’habiller sans se tromper dans les couches et affronter les quelques mètres jusqu’à la tente mess. Jean-Luc filme la tempête et se gèlera les doigts.Après le souper, Paul appelle Sophie avec le téléphone satellite, pour lui donner des nouvelles qu’elle retransmettra à nos familles.

Jour 7 : vendredi 09 avril

Tempête toute la nuit avec une violence redoublée. Le thermomètre descend à – 23°, avec un vent déchaîné de 37 nœuds, cela fait une température équivalente de – 55°. Nous commençons à la trouver longue.Les uns après les autres, nous rejoignons la tente mess. À l’intérieur, c’est un capharnaüm : tout le matos – matériel de cuisine, réchauds, nourriture, karimats, thermos, etc. – est recouvert de neige. On a l’impression de rentrer dans une tente inoccupée depuis des jours !Repas convivial dans la bonne humeur et la résignation.Jean-Luc propose qu’à tour de rôle en commençant par les plus jeunes, nous partagions notre légende de vie et comment on en est arrivé à vouloir partir dans le grand nord. C’est passionnant.Retour dans les sacs de couchages (seul endroit ou nous sommes vraiment au chaud) pour la sieste.Vers 16h, Geoffroy découvre avec effroi que le mât de la tente mess a fini par céder. Il faut faire vite pour s’équiper et tenter de récupérer tout ce qui est nécessaire pour assurer la subsistance du groupe à partir des autres tentes.La visibilité est nulle, on ne voit pas d’une tente à l’autre pourtant distantes que de quelques mètres. À 50 centimètres l’un de l’autre nous devons hurler pour nous faire comprendre.On se déplace à quatre pattes pour ne pas être fauché par Eole qui crache tous ses poumons. Repli sur les deux tentes Svalbard. Définition d’une stratégie de crise en communiquant d’une tente à l’autre grâce aux talkie-walkies.

Jour 8 : samedi 10 avril

Cette quatrième nuit sous la tempête est de loin la plus pénible. Le vent n’a pas arrêté de hurler toute la nuit. Rafales à 45 nœuds. Nous avons l’impression que tout va s’envoler. Il y a un vacarme d’enfer dans la tente. Boules quiess pour tenter de dormir un peu. À quand une fenêtre météo pour pouvoir poursuivre notre raid. Vers 9h nous avons finalement une liaison par téléphone satellite avec la police de Longyearbyen. Nous leur expliquons notre situation, une tente-mess de perdue, mais tout le monde se porte bien et nous avons ce qu’il faut pour tenir encore quelques jours. Ils sont débordés par les appels de détresse des différentes expéditions en cours et nous invitent à rester sur place et à attendre demain. Vers le début d’après-midi, le vent se calme enfin et nous sommes heureux de pouvoir sortir de nos tentes. Le spectacle est impressionnant : tout est enseveli sous 1,5 m de neige. Commence alors une grande opération de fouille pour retrouver pelles, pulkas, skis, battons etc.…et déneiger ce qui reste de la tente mess.Vers 16h, 3 secouristes en skidoo arrivent sur nous comme tombés du ciel. Ordre du gouverneur de ramener tout le monde car le temps ne va pas s’améliorer. Adieu la côte Est. Ils nous rapatrient avec tout notre matos vers la cabane de Fredheim où nous sommes accueillis par trois étudiants polonais. Notre périple est à l’eau, mais nous sommes en sécurité, bien au chaud. De nuit la chenillette du gouverneur nous rapatrie jusqu’à Longyearbyen.

Jour 9 : dimanche 11 avril.

Après une nuit très courte (couchés à 3h30 ce matin) mais confortable, nous nous retrouvons au petit-déjeuner. Un rapide tour de table et la décision est prise : on ne va pas en rester là, nous sommes venus pour l’aventure, cela ne peut être pire que ce que nous avons déjà traversé, donc nous repartons… à l’anglaise. Paul nous retrace un itinéraire en boucle pour une semaine, on déleste un peu nos pulkas, et c’est reparti.Tout l’après-midi nous remontons la Bolterdal. Nous nous aidons les uns les autres pour franchir les dernières pentes qui nous mènent sur un col à 450 m d’altitude où nous installons notre camp. Dépourvus de notre tente mess, nous soupons dehors par – 13 c°. La vue est magnifique. Partie de foot et de pétanque suivie d’une chasse aux œufs dans tout le camp, nous sommes le dimanche de Pâques et ça réchauffe. Photos sous le soleil de minuit et hop dans les sacs pour une nuit sans vent.

Jour 10 : lundi 12 avril.

Nous sommes réveillés par un renne venu nous rendre visite et le déclenchement de la balise à ours. Il fait beau, quel bonheur on peut faire sécher les sacs de couchage accrochés sur les skis. Toute la journée nous allons descendre la Tverrdalen. C’est très ludique, chacun a sa technique plus ou moins efficace pour éviter de retourner sa pulka ou de se la prendre dans les talons. Paul est loin devant, car lui n’a aucun problème avec son brancard rigide, sa pulka suit docilement, et il descend tout chuss. Nous croisons un troupeau de rennes, puis nous traversons une rivière gelée.L’après-midi, le temps se couvre, nous nous arrêtons dans une combe au bout de la vallée pour installer le camp. Comme nous n’avons plus de tente-mess pour réunir tout le monde, nous décidons de construire un igloo. Paul taille les blocs à la scie, Bernard construit et les autres transportent les blocs. Après quelques heures nous voilà avec un magnifique igloo dans le plus pur style roman. Rod et Xavier y passent une nuit très confortable.

Jour 11 : mardi 13 avril.

Au levez, il fait beau, et la vue vers l’immense Reindalen est tout simplement splendide. Notre igloo se transforme en cafétéria et les bols de müesli commencent à circuler. Chacun s’affaire à ranger son matos quand Dominique découvre une large fissure dans le fond de sa pulka. Évidemment quand on s’assied à deux dessus pour descendre en luge… L’igloo qui a servi de dortoir et de cantine se transforme aussitôt en atelier de réparation pour remettre cette pulka en état de marche… enfin en état de glisse. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous partirons tôt. Photos-souvenir à 8 dans l’igloo et nous repartons pour un bout de descente. Chacun y va de sa technique, chute spectaculaire de Jean-Luc qui se croque la cheville. Très vite le temps se couvre et le vent se lève à nouveau. Toute la journée nous allons remonter la Reindalen face au blizzard avec une visibilité très médiocre. Pendant nos courtes pauses, comme les vaches, nous tournons le dos aux intempéries. On croise quelques rennes.Finalement en fin de journée, nous montons les tentes au pied de la moraine du Kokbreen qui nous protège un peu du vent. Pour la première fois nous cuisinons et nous mangeons dans les deux tentes Svalbard.

Jour 12 : mercredi 14 avril.

Le temps est assez clair ce matin et nous voyons à 40 Km et plus comme de Bruxelles à Gand. Après un petit-déjeuner pris au soleil, concertation quant à la suite de notre itinéraire. Par le haut, c.à.d. les glaciers Kokbreen et Dronbreen, ou par le bas, c.à.d. les vallées Reindalen et Adventelva. Vu la météo annoncée, c’est la seconde option qui semble être le plus raisonnable et qui l’emporte. Mais après avoir contourné la moraine qui nous abritait, Dominique est irrésistiblement attiré vers le glacier malgré la décision prise, il quitte notre trace. Paul est chargé de le ramener à la raison et de lui faire rejoindre le groupe.Bernard, le plus baraqué, s’est attelé à la pulka de Paul, désormais surnommée la charrue à cause de son incroyable pouvoir d’accroche dans la neige fraîche. Nous progressons péniblement sur ce faut plat, face au blizzard et avec une visibilité très réduite qui par moments nous laisse deviner au loin la moraine du Vegbreen. C’est là que nous dressons les tentes à l’abri de quelques pingos.

Jour 13 : jeudi 15 avril.

Après une nuit venteuse, nous voilà reparti traçant notre route dans la neige fraîche. Nous passons le Reindalspasset (col) et nous bifurquons vers le Nord pour remonter une vallée plus étroite et plus sinueuse, traversée par un canyon et par plusieurs moraines issues des glaciers sur les deux versants. Après quelques Km nous voilà arrêté par un canyon latéral qui nous barre la route. Finalement nous trouvons le passage et Paul place un ancrage avec deux skis, pour installer une corde fixe pour les hommes et descendre les pulkas une à une à bout de corde. Avec son flair de montagnard, il nous trouve le meilleur chemin à travers ce dédale de reliefs, de moraines, de canyons, de corniches, et de pentes avalancheuses. Un « Wouff » ou l’autre, heureusement sur des portions horizontales, nous incite à la plus grande prudence.Après un petit col, nous débouchons sur un magnifique dôme de glacier, mais plus loin une grosse moraine nous barre une fois de plus la route. Il n’y a qu’une solution, il faut rejoindre le fond de la vallée. Paul fait la trace et trouve les passages au milieu de ces pentes douteuses qui nous paraissent impraticables. Chacun suit à pied en retenant sa pulka devant soi, et à 50 m d’intervalle s.v.p… Ensuite nous glissons en silence sous les corniches de ces gorges creusées par la rivière dont nous avons rejoint le lit gelé. Dominique trouve quelques fossiles.Plus loin la gorge s’ouvre sur un petit replat à l’abri d’une magnifique corniche. Assez pour se creuser une place pour les trois tentes. Nous dormirons là.

Jour 14 : vendredi 16 avril

En partant ce matin, il fait beau et froid. Nous suivons le cours gelé de la rivière Adventelva, puis sa rive gauche très verglacée et légèrement en pente ce qui incite nos pulkas à toutes sorte de cabrioles. Le ciel se couvre et le vent se lève, et un peu plus loin, c’est la rencontre avec trois rennes qui s’intéressent à nous et s’approchent en humant dans le vent nos odeurs devenues très animales. Les appareils mitraillent. La vallée s’élargit et la vue s’ouvre sur l’Adventdalen et à notre gauche sur le Dronbreen par lequel nous serions descendu si nous avions pris la voie par les glaciers.Petite pause près d’un rocher espérant dénicher quelques fossiles. Et ça repart par la route la plus courte, poussés par un bon vent dans le dos sur une neige bien verglacée. Paul et Geoffroy déterrent de magnifiques trophées de rennes.Après avoir traversé un premier canyon qui nous barrait la route on débouche sur un second encore plus imposant. Paul trouve le passage qui nous permet de rejoindre le lit que nous suivons sous d’imposantes corniches plus ou moins menaçantes. Il faut encore traverser d’énormes congères avant d’aboutir dans le lit de l’Adventelva où nous retrouvons les traces des chenillettes et moto-neiges.Nous glissons à vive allure sur le lit gelé de la rivière, poussé par un vent d’Est glacial qui à encore forci. Conditions idéales pour battre notre record de distance avec 24 Km parcourus dans la journée. Le ciel s’assombrit et il nous faut tout un temps avant de trouver un endroit où l’on va pouvoir creuser un peu la neige et ériger des murs pour abriter le camp. L’opération est délicate, les tentes sont prêtes à s’envoler dès qu’on les sort des housses. Fourbus après cette longue journée, nous nous glissons dans nos sacs.

Jour 15 : samedi 17 avril

Le vent a rythmé notre dernière nuit sous tente, comme il aura rythmé tout notre périple. La fin de l’aventure est proche. Après un petit-déjeuner plus rapide que d’habitude (pas besoin de remplir tous les thermos) nous voilà reparti pour la dernière étape. Éole, notre éternel compagnon, souffle de 3/4 arrière sur cette étendue glacée, et s’amuse soit à pousser nos pulkas de travers si ce n’est pas dans nos mollets, soit carrément à les renverser. Même Paul qui jusqu’ici n’avait aucun problème grâce à son brancard, à du mal à maîtriser l’engin indiscipliné. Geoffroy et Rod, notre passionné de kyte-surf, inventent une nouvelle utilisation du sac Ikea. En le tenant à bout de bras en guise de cerf-volant, ils se font aisément tracter sur les surfaces gelées. Pour les derniers Km, chacun choisit son itinéraire et l’équipe s’éparpille en désordre sur cette immense étendue de l’Adventdalen, histoire de goûter encore un peu en solitaire à ces grands espaces dépouillés.Vers 14h30 tout le monde se retrouve au bord de la route serrés les uns contres les autres à l’abri d’un tas de pulkas en attendant notre taxi qui nous ramène à Longyearbyen. Dans le hall de l’auberge, chacun fait le ménage dans sa pulkaAprès une de ces douches, dont on ne peut vous décrire la jouissance, l’équipe se retrouve pour un dernier souper plein de rire et d’ambiance. Au menu, spagheterrias à toutes les sauces préparés avec amour par Sybille. On termine la soirée autour d’une Poire Williams, avec au cœur un incontestable sentiment de bonheur et de contentement. Et il y a aussi, alors même que l’expérience a été extraordinaire, comme un parfum de nostalgie dans cette ultime soirée. Il plane comme un goût de trop peu, par rapport au mauvais temps qui ne nous a pas épargné, et nous a empêché de rejoindre la côte Est, par rapport à ces montagnes que nous n’avons pu contempler dans toutes leurs splendeurs et par rapport au temps qui a défilé trop vite pour nous permettre de déguster à notre rythme certains moments intenses, magiques, certains paysages à vous couper le souffle. On n’a pas vraiment envie de rentrer.Il nous faudra donc revenir ! On ne guérira pas facilement de l’appel du Grand Nord.