Nous étions 11 membres au poste pionnier Pihanga 2016-2017, de la 50ème Unité Reine-Astrid. Le projet de notre grand camp : partir en trek en Irlande, dans la région du Connemara, à la rencontre de ses paysages et de sa population pour proposer notre aide et créer de chouettes petits projets, qu’ils soient humanitaires, sociaux ou écologiques. Le résultat a été à la hauteur de nos attentes ! Lovely.
Retrouver la vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=RR4KNzS9pXg&feature=youtu.be
(uniquement visible sur ordinateur)
Le premier jour
Après avoir atterri à Dublin, pris le car jusque Galway et puis le bus jusque Maam Cross, nous étions enfin sur les routes irlandaises pour profiter du paysage. Le cœur de Connemara est constitué de vastes étendues au relief relativement plat toutefois ponctué de petites montagnes pelées. Les nombreux lacs, comme les pâturages délimités par de petits murets de pierres, y apparaissent comme des tâches irrégulières, composant un paysage en mosaïque toujours changeant : le dépaysement est garanti ! Pourtant le plus frappant fut la quantité d’eau qui nous entourait : entre les régulières pluies passagères, le long crachin brumeux du soir, les innombrables ruisseaux et rivières, le tapis de tourbe qui sépare les mares et les grands lacs et surtout ce ciel tourmenté par toutes les nuances de noir et de gris possibles, un Irlandais croisé entre la boutique et le pub du village de Maum nous confirme avec un « Beautiful day isnt’it ? » aux accents d’humour british que le Connemara mérite amplement son titre de « région la plus mouillée d’Europe ». Impossible de faire le moindre feu de camp, il nous aura fallu ce soir-là demander l’aide des habitants pour cuire nos pâtes.
Les « montagnes »
Le lendemain pourtant, le soleil perçait les nuages pour nous offrir deux jours de trekk inoubliables : Un peu plus de 500 mètres de dénivelés dans des conditions de marche idéales, des rivières à l’eau cristalline et mêmes des petits coups de soleil sortis d’on ne sait où. Nous avons campé à côté d’une rivière dans la vallée. Le lendemain nous sommes partis pour rejoindre le Connemara National Park en longeant la montagne suivante, au bord du lac gisant à son pied. De l’autre côté de celui-ci, nous pouvions apercevoir l’abbaye et le château de Kylemore (malheureusement un peu trop cher à visiter). A tout moment des moutons en balade sont visibles, même au sommet des cols on en croise un ou deux qui ont l’air de parfaitement comprendre ce qui leur arrive.
Letterfrack et sa Diamond Hill
Nous sommes ensuite restés deux jours dans ce petit village encore assez actif comparé aux premiers traversés. Nous y avons réalisé notre premier projet : nettoyer deux décharges sauvages sur lesquelles nous étions tombés en cherchant un endroit pour camper. La commune était ravie de nous fournir le matériel ! Attendant pour y aller que le ciel se dégage, nous avons grimpé la fameuse « Diamond Hill » en haut de laquelle la vue sur la côte est réputée imprenable. Parc national oblige, les chemins sont balisés, mais comme autour c’est de la tourbe…
Cleggan et les dolmens
Prenant la direction de l’océan et après des recherches infructueuses de dolmens (les dessins sur la carte ne représentant que des sites de fouilles), nous avons atteint en fin d’après-midi le village de Cleggan. Nous avons campé sur le bord d’une prairie surplombant la plage, avec l’accord spontané du fermier. Surpise ! Un dolmen non répertorié nous y attendait, nous offrant le siège pour un coucher de soleil chatoyant sur l’Atlantique. Lendemain matin réveil à six heures : les vaches -bien curieuses- avaient envahi le campement pour se frotter aux tentes.
La Sky Road et Clifden
Pour arriver dans la petite ville de Cliden, nous avons décidé d’emprunter la célèbre Sky Road qui longe d’en haut une petite péninsule au flanc de falaises. Le paysage était superbe, bien que déjà plus construit. Nous avons planté nos tentes dans le jardin de Brendan, guide au look père-noël rencontré à Letterfrack. Nous renseignant auprès de lui sur les pubs avec les meilleurs concerts de musique traditionnelle, nous avons pu découvrir la spontanéité des irlandais maitrisant la danse de circonstance. Lendemain matin, confiance absolue, il nous a laissé ses clefs et l’entièreté de sa maison pendant la journée alors que nous avions des arbres morts à débiter dans son jardin.
Ballyconneely et le Point Poney Trekking
Par le biais du contact avec Anne, expatriée belge et propriétaire avec son irlandais de mari d’un ranch proposant des balades à cheval sur la plage, nous avons passé deux nuits à camper devant chez elle pour un projet d’envergure : prendre des sacs poubelles et nettoyer la plage des immondices y jonchant le sable. Pour nous encourager, elle nous offrit une grosse remise sur la balade à cheval. Quand le soleil pointait un rayon fugace, l’eau se parait d’un turquoise qui donnait envie de baignade malgré les températures…
Roundstone : Beach, Pub, Duke & Beer
Avec une plage consacrée « plus belle d’Irlande » où certains d’entre nous ont piqué une tête, Roundstone fut un village plein de surprises : sur recommandation nous nous sommes présentés chez un propriétaire de gîtes qui, enchanté de nous voir et parlant un français désuet et proverbial des plus délicieux, nous a indiqué un ruisseau qu’il fallait dégager pour éviter des débordements lors des crues hivernales. Le soir même, nous rentrions dans un pub que nous avions pensé fermé pour vivre une expérience assez marrante. En effet à minuit, heure de fermeture officielle, tout le monde baisse d’un ton alors que le tenancier ferme les rideaux et baisse les lumières pour laisser place à une ambiance de bar semi clandestin. Ils servaient encore de l’alcool jusqu’à une heure, l’occasion de goûter à la bière locale portant le nom du village. Le lendemain nous prîmes le bus pour Oughterard.
Oughterard : Capitale européene de la truite
Au bord du plus grand lac d’Irlande –Le Lough Corrib aux 365 îles-, Oughterard nous a accueilli deux jours durant. Nous y avons aidé le comité de propreté de la ville à entretenir le charme qui y règne en nettoyant les rues puis avons visité la fameuse île Inchagoill sur la route de la navette vers Cong. Sur place les murs d’une chapelle du XIIème au fronton sculpté et la tombe du neveu de Saint Patrick aux lettres romanes, Vème. Il régnait du coup sur l’île une ambiance intemporelle où le profil toujours atypique des visiteurs isolés favorisait les chouettes rencontres. De retour au village, la soirée calme se révèle propice à la pêche… Après la nuit passée au bord du lac –au fond d’un jardin suite à une sympathique rencontre, car la côte sauvage est très boisée-, il était temps pour nous de reprendre le bus pour Galway.
Galway
Première ville de la province, Galway est un chouette endroit. Il y a de l’ambiance avec son université, ses jeunes travailleurs étrangers et ses nombreux pubs (peut-être moins traditionnels mais offrant de nombreuses craft beer), des rues agréables à arpenter (avec les nombreux détournements de rivière les longeant) et enfin des choses à apprendre et contempler : une église chargée d’histoire, des maisons de maîtres dans un style celtique assez marrant, etc. Pour éviter de camper sur la grand’ place ou de payer des fortunes, nous avons opté pour s’entasser dans les petites chambres d’un BnB.
Ensuite, retour en car jusque Dublin où nous avons logé dans un local très gentiment prêté par les scouts locaux (ils nous ont même préparé un diner !) avant de reprendre l’avion pour la Gelbique.