Descente de l’Allier en packraft
Le lendemain, lundi, réveil à 9h, comme prévu. On mange le fin du pain de la veille. On part mendier des sacs plastiques chez nos voisins et on commence à refaire nos bagages en emballant encore mieux tout dans des sacs plastiques. Ouf tout a séché pendant la nuit. Les sacs faits, on tente de redonner un aspect convenable à notre gîte. On passe le torchon/serpillière/serviette/essuie (oui, nous n’avons pas intégré les subtilités de la langue française de France pendant notre semaine) sur le sol. A 11h30 notre logeuse passe le nez (ouf, après le rangement), elle s’inquiète de ne pas nous voir émerger.
On repasse chez elle récupérer nos sacs, toujours trempés. On lui demande : l’allier, crue, barrages, obstacles,… Elle appelle son pote qui nous rassure : pas de danger. Juste un barrage au niveau du moulin à passer à pied. Un barrage?!?! Je ne suis pas sûre de la tête que nous avons faite, mais notre logeuse nous embarque, reconnaissantes, dans la 4×4. Elle nous emmène voir le barrage et on décide que nous commencerons la journée en aval. En chemin, elle manque de dégommer la 4×4 sur un poteau arraché, à moitié enterré qui choisit de sortir le bout du nez au moment où notre logeuse fait une manœuvre dessus. Pour finir ça passe. On nous dépose, on gonfle les rafts (oh il semble qu’on aie perdu un sac à gonfler dans la mêlée ..) on accroche tout et c’est reparti pour une chevauchée intrépide. A notre soulagement, rien de particulier jusqu’à Lavoûte-Chilhac, prochaine étape. Charmante bourgade possédant un crache billets.
On passe à l’épicerie et nous achetons le pic-nic de midi (pas plus, nous avons décidé que le transport de nourriture nous porte malheur) et nous allons demander au loueur de canoës du coin ce que nous pourrions rencontrer comme obstacles entre Lavoûte-Chilhac et Villeneuve d’Allier. “Rien, soyées rassurées”.
On repart, on croise ma gourde en chemin. 1h30 plus tard on arrive au Camping de la Villette mentionné dans le guide. On évite avec habilité un pêcheur et ses lignes et on rejoint le bord. Bon ben, y a personne dirait-on… On commence à s’installer quand arrive le proprio.
En fait le camping n’ouvre que la semaine prochaine… Mais comme il vient de reprendre l’affaire et qu’il est super motivé il ouvre le camping pour nous (en passant près d’1h à ouvrir l’eau et remettre les sanitaires foncitonnels). On ramène les bateaux, on monte la tente (oui monsieur) et on part visiter Saint-Ilpize (et son chateau fort fort haut perché) et Villeneuve d’Allier. Au passage nous ouvrons l’œil pour trouver de quoi nous sustenter. C’est joli, mais niveau alimentation c’est mort. L’épicerie ouvre… le mois prochain, quand la saison toutistique commencera. Et nous nous somme quoi? des chèvres? Faut dire que le gars du camping nous avait prévenues.
On rentre manger au camping dans le resto/bar fermé le lundi. Le fils fait le service. Il amène les assiette, renverse une tomate d’amour par terre, hésite 3 secondes, la ramasse, la remet dans l’assiette, sourit et nous sert : “bon appétit!”. Bon ben d’accord.
On nous souhaite la bonne nuit : “vous avez de bon duvets?” “Euh en fait non. Il fait très froid?” Aucun souci, il habite tout près et il va nous chercher un sac de couchage supplémentaire et une couette.
Mardi : réveil à 9h comme prévu. Petit déjeuner over copieux dans le resto bar. C’est reparti jusque Brioude, dernière étape. On demande : des obstacles? des barrages? Oui, deux… “Aaaaah”, comme indiqué dans le guide. Un avant le pont avec la mention impossible de le franchir en bateau, un après le pont avec mention danger mortel, un à Vieille Brioude, un à Brioude… OK
A vieille-Brioude on repère le barrage avec maestro : étendue calme (toujours se méfier de l’eau qui dort), peu de courant et bruit fracassant. Ouioui on connait. Ca veut dire rejoignez le bord au plus vite. Alice accoste élégament au bord, j’accoste dans les ronces et les orties.
On tire les rafts au sec et on part en reconnaissance à pied + pagaie vibratoire. Il ya un panneau avec une tête de mort et interdiction de passer. Ah oui, bien sûr, un repère de pirates. On trouve où se remettre à l’eau. Retour au barrage, on décharge les rafts, on fait un french cancan devant la chute d’eau, on transporte tout, on réattache nos paquetages avec mestro, on remonte dans les rafts et c’est reparti. Donc ça c’était le barrage avant le pont de Vieille-Brioude. Check, géré. On mangera à Brioude.
On pagaie, on pagaie. Une chute d’eau après un pont en briques rouges facile à repérer. On voit le pont, on voit l’étendue d’eau, on entend le bruit de chute d’eau, on voit le Camping à gauche. tout va comme prévu. Sauf que j’ai un doute : j’ai l’impression de voir le dénivelé d’eau avant le pont.. On discute, on tergiverse, le guide dit APRES le pont, le gars du camping aussi… Pour finir, je rejoins le bord. Et heureusement, car le dénivelé avec mention “danger mortel” se situe AVANT le pont, avec des arbres, des rochers et tout le bazar juste après la chute d’eau. Bref, c’eut été un peu moins hospitalier pour nous réceptionner après le naufrage eut-il eu lieu.
On sort de l’eau, on emballe tout le barda dans nos sacs à dos à peu près secs, on se change, on “pic-nique” (un mini bout de pain à peine ramolli, trois chips et du saucisson datant de Lavoûte-Chilhac). Le train part dans 1h30. On part à pied, chargées comme des mules, pour la gare de Brioude. On croise une petite vieille : “Ouf c’est loin savez-vous, au moins 5km de marche”. Magnanimes nous décidons que comme elle est vieille, elle marche lentement et du coup elle surévalue certainement la distance. 5 km pour elle cela équivaut à 3 km pour les sportives que nous sommes. On marche, on marche, on lève le pouce. Pas question de s’arrêter, on risquerait de ne pas redémarrer.
“La gare?” “Ouf, c’est loin, surtout chargées comme vous l’êtes. C’est pas trop lourd?” “sans blague!”… 7 km plus loin : la gare.
Retour à Langeac. La voiture est là. Paradis terrestre ayant chauffé au soleil et recelant de trésors insoupçonnés comme des biscuits et des chips. J’abandonne lâchement Alice qui se dévoue pour aller faire les courses pendant que moi, je lis. D’accord, je suis un peu moule sur les bords. Alice dévalise le super U : elle revient avec 6 paquets de chips, 10 tablettes de chocolat (au saveurs introuvables en Belgique, je tiens à le préciser), de la brioche, un melon pas mûr …
Retour au Camping de Langeac. Comme on a retrouvé nos provisions dans le coffre, nous cuisinons nos pâtes sur le réchaud, sous le toît de la caravane de nos voisins. Eh oui, il a commencé à pleuvoir.