Ski de rando nordique en solo

De manière générale, je reviens pleinement satisfait : des images plein la tête, l’esprit serein et ayant appris énormément ! Le Sarek (et la Laponie) c’est la sérénité et le calme. Car dans ce désert de glace: le temps se fige, offrant ce repos de l’esprit si rare dans un monde trop mouvementé… Rien ne bouge, le silence est d’or, bref on y est bien. Cependant, partir dans le froid c’est aussi revenir un peu plus humble. Car si la nature nous y tolère, c’est elle qui y est roi et nous qui nous adaptons. Les conditions sont parfois dures, et on se rend vite compte qu’entre l’homme et ce climat « polaire » il existe une lutte perpétuelle. Manger, boire, dormir et se réchauffer prennent d’autres dimensions, devenant des objectifs omniprésents. On réalise que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, qu’ici la vie est plus rude et qu’ « on n’est pas si mal chez nous en fait ! ». Mais si le froid impose sa loi, les paysages valent sans aucun doute ces efforts. Un ciel bleu azur, de grandes étendues ou même un blanc total ou l’on ne voit rien, sont des paysages qui m’ont tous profondément comblés…

Pour ma part les conditions n’étaient pas si froides que cela pour un mois de février, la température n’est pas descendue en dessous de -15° (je pense, car thermomètre perdu le 2eme jour). La moyenne semblait plutôt être de -5 à -10 degré, bien loin des -30° envisageables à cette époque. En outre, la Kungsleden est parfait pour faire ce genre de première expérience en solo. En effet, la Kungsleden suit des tracés de motoneige et sont donc balisés tous les 30-50 mètres. Bien que de bonne notions d’orientation soient un plus, il n’est pas indispensable d’être un expert si l’on ne prévoit pas de sortir des tracés balisés. Bien que moyennement préparé je m’en suis très bien sortis dans le sens ou je ne me suis jamais senti en insécurité ou en danger (excepté peut être lors de la traversé d’un lac pas encore balisé à l’aller mais qui l’était au retour). De plus, il y a des points relais tous le 15-20 km avec un téléphone satellite pour avertir la police en cas d’urgence, et de temps à autre l’on croise une motoneige indiquant qu’on n’est pas tout à fait abandonné. En conclusion, si ce genre d’expérience vous tente, en solo ou en groupe, débutant ou autre, et que vous vous en sentez capable, n’hésitez pas cela en vaut la peine. Vous ne le regretterai pas et c’est possible de le faire même en partant de zéro.

Par rapport à mes objectifs personnels, je dirais que la Kungsleden offre un apprentissage progressif et en douceur comme j’aurais pu le souhaiter. Cela m’a laissé le temps de m’adapter à mon environnement et de me sentir chaque jour un peu plus en contrôle des situations qui se présentaient. Seule hic (entièrement personnel) tout de même : le fait de ne pas être sorti des sentiers balisés et de ne pas avoir eu des conditions plus dures. Comme ce voyage représentait une préparation pour traverser le Canada en ski de rando l’année prochaine, je désirais revenir avec le sentiment « maitriser » mon l’environnement. Le manque de conditions climatiques plus extrêmes et de gestions de l’environnement « polaire » hors tracés me laisse avec des incertitudes… C’est sans doute ce qu’on appelle l’expérience ?!