Lorsqu’un Kiwi, guide d’Outdoor, fait découvrir la randonnée “à la néozélandaise” à un p’tit Belge, qu’est-ce-que-cela donne?

En lançant cette expé, je vous avais promis de tenter de répondre à la question de savoir si le ‘tramping’ (le mot kiwi pour la randonnée), c’est du trekking (le mot anglo-saxon pour la randonnée) ou s’il y a un ingrédient complémentaire…

Près d’un tiers de la superficie de la Nouvelle-Zélande est géré par le Department Of Conservation (DOC pour les intimes), agence gouvernementale s’occupant de la conservation de l’héritage naturel et historique du pays. C’est vous dire comme dans la culture kiwi, la préservation de la nature est omniprésente. Les endroits où se balader sont légions, avec des chemins balisés, des cartes, des abris et donc que la pratique de la rando est très répandu parmi les Néozélandais, et ce à tout âge.

Ce qui frappe, c’est que c’est un truc vraiment culturel que tous les kiwis ont au moins une fois fait dans leur vie! Généralement, les plus jeunes sont initiés par les plus anciens, un peu comme un rite de passage générationnel: on entre dans le tramping, comme on entre en religion. Certes, le rite est sans doute plus relax qu’à l’office le dimanche, mais il ne s’agit pas de faire un faux-pas en ne respectant pas l’étiquette: on risque de se faire fusiller (du regard… je vous rassure).

Nous avons régulièrement vu des parents emmener leurs jeunes enfants en rando, en autonomie, de hutte en hutte. Ou un vieux papy (70 ans à vue de nez) avec un sac à dos plus gros que lui (Dom aurait été jaloux!) qui randonnait en solo sur l’Abel Tasman Coastal Track. Cela fait vraiment partie de l’identité kiwi, au même titre que les All Blacks, ou des moutons…

Mis à part ce côté culturel, il faut aussi noter que l’état de conservation de la nature est assez incroyable: la plupart des étendues n’ont pas été foulées, touchées, modifiées par l’homme et vous vous baladez dans des espaces encore vierges de traces humaines. Ce genre de chose est pratiquement impossible en Europe au XXIè siècle. Ici, oui.

En général, on n’a aucun mal à se retrouver tout seul, ou presque, lors des randonnées. Pour celles et ceux qui aiment le silence et le calme, c’est vraiment grisant…. et puis pointe comme une angoisse: et s’il m’arrivait quelque chose?  Un pas de côté, et c’est la dégringolade dans un fossé où personne ne pourra jamais vous trouver. Chaque année, en Nouvelle-Zélande, quelques randonneurs disparaissent sans laisser de traces… La nature est encore très sauvage!

Donc, pour répondre à la question du début:  je dirais que NON, le tramping, ce n’est pas que du trekking, il y a une composante culturelle complémentaire.

L’expérience kiwi ne serait pas complète sans y avoir goûté!