Bienvenue sur notre expé Vélo – octobre 2003 !

Bonjour tout le monde!

Au cas ou vous ne le sauriez pas, je suis en train de me ballader dans les andes a bicyclette.
Je me propose de vous envoyer tous les dix jours, a peu pres, un bref resume
de mes aventures.

Je suis arrive a Lima lundi 22 septembre. J’avais de la chance, j’etais heberge par le frere de ma future belle-soeur. Mardi: remontage du velo. Mercredi: visite de Lima. C’est la ville la plus polluee que je connaisse. On s’en rend compte surtout quand on en sort, et encore plus en velo. Le centre vaut tout de meme la peine d’etre vu, pour les eglises et les places. Jeudi: dernieres emplettes et essai au surf. Ca n’a pas donne grand-chose, je suis sorti de l’eau apres 45 minutes epuise. J’vous jure, les vagues etaient tres tres grosses.

Vendredi:
Je suis parti des faubourgs de Lima (precisement de Chaclacayo) vers 11h. Je me suis arrete vers 4h30 a Matucana, une petite bourgade sur la montee. Qui etait en fait la derniere sur ma carte. J’avais fait 60kms et grimpe 2400 metres.  La route est belle sans etre terrible et la circulation pas trop abondante. Les minibus, camions et bus sont plutot tres sympas: il y en a
meme eu qui ont roule a cote de moi pendant 200-300 metres pour un peu discuter.

J’ai dormi sous tente et me suis leve tot, vers 5h45. Autant parce que le soleil se leve vers 5h-5h30 que parce qu’il se couche vers 6h-6h30 et que donc, c’est difficile de ne pas se coucher tot 🙂
Il me restait donc 2400 metres de denivelle (le premier col est a 4800 m), mais aucune idee de la distance. Des le debut, je me suis rendu compte que ca allait etre difficile: j’avais mal au genou gauche (j’avais deja mal la veille, apres le premier soir) et je n’avais plus le punch du debut de journee de la veille.
J’avais plutot celui  de la fin de journee de la veille…

Je m’arrete vers 12h30 pour manger, apres avoir fait 28 kilometres a du 7km/h de moyenne (ca, c’est sans compter les pauses). Je discute avec un gars qui fait la route regulierement, et qui me dit qu’il reste 30 kilometres. Et la je me dis, c’est pas possible, j’arriverai jamais a passer le col aujourd’hui. Bon, je continue, et vers 15h30 je m’arrete, epuise.
Selon les estimations du gars, il me reste 15 kilometres, ce qui veut dire que je ne passerai pas le col avant la tombee de la nuit. J’envisage de camper sur place, ce qui est tout juste possible: j’ai a manger, et un minimum d’eau. Je fais aussi un peu du stop, sans succes. JE discute avec deux peruviens qui semblent habiter la (ils sont fous, on est 4300-4400 m) et eux me disent qu’il reste 6 kilometres. Sur mon insistance, ils m’assurent que c’est vrai. Mais bon, ils me semblent un peu benets aussi.
Allez, ca me redonne courage, et je repars. Trente minutes plus tard (ca fait 3 kilometres plus loin) je croise un allemand en velo. On discute un peu (il a commence aux USA, et il compte termine en mars au sud du Chili. C’est possible qu’on se revoie a Cuzco) et lui me dit qu’il reste dix bornes jusqu’ai sommet!! Mais le paysage ressmble quand meme a un sommet!! Je continue, et finalement, apres 3-4 kilometres, je suis au sommet du col. Bref, c’etait les deux benets qui avaient raison.

Apres un rapide defi frambushois (une bush+une framboise melangee) avec les flics au sommet, je commence la
descente vers la Oroya vers 17h30. J’avale les 40 kilometres en une heure  (la seconde demi-heure dans le noir, avec les phares) et m’effondre dans le
premier lit de premier hotel pouilleux venu. Je me reveille vers 10 heures, je mange un reste de pain et de fromage et me rendort jusque 7 heures du mat. Je ne dors pas super bien, mais bon, La Oroya, c’est quand meme a 3850 metres! Je fais un petit tour dans cette ville miniere immonde. Elle est
hyper-hyper polluee, ce sont des mines de plomb, et un paysage lunaire tout autour. Mais ca vaut quand meme la peine d’etre vu.

Je pars vers 10h pour une journee de reve: cent kilometres de descente dans une vallee splendide, tres peu habitee. Mon idee, c’est de dormir sous tente dans ce cadre superbe apres avoir achete de quoi souper et dejeuner a Jauja,
la premiere bourgade d’importance (80 kms de La Oroya). Malheureusement, en repartant de Jauja vers 16h00, je me rends compte que la vallee s’elargit pour faire place a une enorme plaine richement cultivee. Bref, c’est beau, mais c’est tout plat, et il y a des gens partout! Je me trouve un petit coin
un peu planque pres d’une colline et je monte ma tente. J’esperais mieux, mais, bon, la journee etait splendide. Il pleut pendant la debut de la nuit, ce qui me permet de verifier que la tente est bien impermeable.

Je me reveille tot, et je repars vers 7h00 vers Huancayo, (3200 metres) la  premiere grosse ville du parcours. J’arrive a 8h30 et la, c’est super. La place du centre ville est *vraiment* jolie avec un belle cathedrale et des parterres bien entretenu. La guesthouse ou je debarque est super sympa: un patio plein de verdure et une chambre propre, meublee avec du vrai mobilier. Il faut dire que le patron est artiste-peintre. Il m’a propose d’aller visiter la ville demain avec lui. Seul point un peu negatif: je pense que je
suis le seul client. Ou bien tout le monde dormait encore. Mais en gros, c’est tres cool. Je suis tres tres content d’etre la.

Hasta luego,

Mathieu