3 jeunes aventuriers vont affronter les vents violents des plaines de Hardangervidda. Il faudra tirer notre matériel et notre nourriture dans des pulkka ainsi que planter notre tente dans le froid absolu. De nombreuses couches thermiques ainsi que d’épais sacs de couchages nous tiendront au chaud. Nous irons en voiture, départ un jeudi soir pour 16h de trajet (hors ferry).
Initiation au snowkite (et à la pulka) [3/9]
Je me réveille donc dans une tente en Norvège… Je n’ai pas eu froid. Il n’a pas du faire -32°C. D’après la météo, il aurait même plutôt fait -3°C.
On retourne au refuge pour prendre le petit-déjeuner et préparer les pulkas (traineaux à bagages). On ressort vers midi. Il y a plein de kiteurs, avec notre tente au milieu.
Après les derniers préparatifs, je tente quelques excuses pour reporter le kite:
Moi: “Le vent n’est pas trop fort?”
Greg: “Non c’est parfait”
Moi: “Pas assez fort peut-être?”
Moi: “La visibilité est assez bonne?”
Grégoire démarre avec une grande aile (10m²). Il me fait signe qu’il y a un peu trop de vent (pour moi).
Je déplie mon aile de 2m² et je démarre, après une fort longue séance de démêlage. Pour une aile de 2m², il n’y a clairement pas trop de vent. Ce que je fait ressemble plutôt à du skating tracté mais ça marche. Ce sport n’a finalement pas l’air vraiment difficile ni dangereux (pas comme le kitesurf). Pendant ma séance de patinage, Robert découvre lui aussi le snowkite, mais avec l’aile de 10m². Ça a l’air de bien se passer pour lui aussi (je n’en sais rien en fait). Après quelques bords d’entrainement, on embarque les pulkas et on se met en route.
Grégoire et Robert ont aussi sorti leurs petites ailes (2,5m²). Le vent a un peu monté. On avance. Après un long bord de travers sur terrain plat, vient le moment fort de la journée: la descente en vent arrière.
La descente en vent arrière est tout un art. Les buts du jeu sont
a) Éviter les rochers
b) Aller plus vite que la pulka (sinon elle nous dépasse, nous tape dans les jambes, nous barre la route)
c) Aller moins vite que l’aile (sinon elle dévente et se replie en boulette)
À mon niveau, on peut choisir d’atteindre deux buts parmi les trois. Je choisis le a) et le c). Pour le b), j’en suis encore loin. En général, au moment où la pulka est à côté de moi, légèrement plus avancée, la corde qui me relie à elle se tend, la pulka tourne vers moi et me barre la route.
À un moment, ma pulka se retourne. Je ne sais pas trop quoi faire. J’essaie de rattraper les deux autres mais ma pulka me freine assez fort. Ça glisse moins bien à l’envers évidemment. Greg et Robert s’arrêtent et je les rejoins.
“Qu’est-ce que je dois faire?”
“Ben retourne la.”
Pas con… Je pense que quand je maitriserai mieux ce sport, j’aurai plus d’esprit d’initiative.
Deux kilomètres plus loin, mes lignes se prennent dans un arbre. Il n’y a en fait aucun arbre dans un rayon de 50km mais les Norvégiens plantent des petits arbres morts pour baliser les itinéraires de ski nordique. Ces arbres ont des branchettes qui attrapent très bien les lignes des cerfs-volants.
À ce stade, j’ai donc planté une fois ma pulka, une fois mon aile, une fois mes lignes et zéro fois la voiture de Grégoire.
La journée se termine par une vallée étroite à remonter face au vent.
Grégoire remonte avec quelques petits bords de 5m de long, je fais du skating tracté et Robert heu… je ne sais pas trop ce qu’il fait mais il n’a pas l’air de s’amuser.
On s’arrête à côté d’une petite rivière pleine d’eau liquide. Robert monte la tente sous la neige pendant que je vais chercher de l’eau. Il y a environ un mètre de neige. J’attache une gourde à un bâton de ski et je me mets à pêcher pour remplir les trois gourdes et les trois thermos.