Au profit de Face for Children in Need

Mes pieds sont à vif, et je démarre l’étape en courant comme un canard. Les cailloux me font horriblement mal. Je cherche le sable, plus lent mais moins douloureux pour les pieds. Au fur et à mesure des km, la chaleur s’installe. Je suis très fatigués. Un pas devant l’autre, et ainsi de suite jusqu’au prochain check point. Au km30, je commence à douter. J’ai trop mal, j’en ai marre.Je pense à mes enfants, à mon épouse. Je continue. Jepleure. Quec’est dur. Puis, un miracle arrive au km50. Je ne ressens plus mes pieds. Je plane. Je suis complètement déconnecté. Je commence  à courir mieux, plus vite. Puis vient la nuit et sa fraicheur. Je dépasse des concurrents par wagons. Je termine les 92k  à la 216ème place en 15h34, sur les genoux.

Malgré mes douleurs physiques, j’ai encore de la chance. La chaleur et l’effort font que, le corps peut refuser toutealimentation. Certains n’arrivent même plus à boire suffisamment (j’ai bu 18L d’eau sur mes 15h de course). Ce n’est pas mon cas.

Arrivé eau bivouac (vers minuit), le vent était si fort que la plupart des tentes (une toile en poil de chameaux tenu par quelque bout de bois) se sont écroulées. Je me suis glissé sous la toile avec un petit bout de boispour fairechapiteaux au dessus de ma tête. J’étais au bout demes forces, mais ladouleur aux jambes m’a empèché de dormir presque toute la nuit.

Aujourd’hui, des concurrents ont continué d’arriver tout la journée. Les visages sont marqués par la fatigue et la douleur. Les gens boitent et serrent les dents. Je suis passé à l’infirmerie. Mes pieds sont en lambeaux. Demain, c’est ladernière vrai étape du MDS avec 42.2km à parcourir. J’espère que mon corps tiendra le coup. Jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse supporter une telle souffrance.

Merci à tous pour votre soutien jusqu’à présent. Continuez à m’écrire, le MDS n’est pas terminé et j’ai vraiment besoin de vos messages pour tenir bon.

A demain pour un ultime message, inch’allah

Jean-Philippe