Au profit de Face for Children in Need

Houffatrail – 50km – 1875m de dénivelé (Houffalise)

Objectif: officiellement moins de 6h30, officieusement moins de 6h.

5h: Le réveil sonne. Je remarque que dans mon sac préparé la veille, mon Camelback (mal fermé) a coulé un tout petit peu, mais suffisamment pour tremper le polar que j’avais prévu pour la course. Je râle (fort) et fini par prendre un petit survèt Adidas en guise de plan B. J’avais peur d’avoir froid, mais ça s’est avéré une meilleure option au final.

7h: Départ de la course, dans un froid de canard et un brouillard épais.

Km 0-10: Je chute 2 fois lourdement. Ça fait mal, mais heureusement sans gravité. Je chuterai encore de nombreuses fois par la suite.

Km 12 : Je remarque que je n’ai plus mon gsm. Il était dans une poche bien fermée qui s’est ouverte lors d’une de mes chutes. Nondidjûu. Inutile de revenir en arrière. Je continue en râlant.

Km 15 : Je sens de l’eau me couler sur les fesses, puis l’arrière des cuisses. Le bas de mon sac est trempé. Je m’arrête pour voir ce que c’est. Mon Camelback est percé sur le dessus, et l’eau sucrée qu’il contient se vide petit à petit au rythme de foulées. Nondidjûu. Je vous laisse imaginer les dégâts que peuvent causer de l’eau sucrée sur les cuisses et l’entre-jambe pendant 35km…

Km 19 : Premier passage à gué de l’Ourthe. L’eau, qui m’arrive mi-cuisse, est si froide que j’en ai une chute de tension en sortant. Il y aura d’autres passages. Le froid fait toujours aussi mal, même si je n’ai plus de chutes de tension.

Km 22 : Je me prends un arbre dans une descente à pic, et une branche vient me déchirer mon collant et me cisailler la jambe. Nondidjûu que ça fait mal. D’autant plus que le collant après le smartphone et le Camelback, la journée s’annonce assez chère…

Km 26 : 2h45 de course. Je discute avec un hollandais et étais justement en train de lui dire que je me sentais super bien. On entame une descente technique sur une crête et je continue de papoter. Distrait, je me tord la cheville sur une racine. C’est l’entorse. Pas très grosse, ouf, mais j’ai clairement senti mes ligaments externes se déchirer. Dilemne: continue ou continue pas? Je suis au millieu de nulle part, je décide donc de continuer et on verra par la suite. De toute manière, personne ne peut venir me chercher là où je suis.

Mon calvaire commence réellement.

Je cours en boitant. Je souffre particulièrement dans les descentes. La moindre micro-torsion de la cheville me fait un mal de chien. Mais à chaque fois que j’ai l’occasion d’abandonner et de me faire rapatrier à l’arrivée, je décide de continuer encore un peu.

Km 40-44 : La douleur est de plus en plus forte. Etant donné que je compense fort avec ma jambe gauche, cette dernière a de plus en plus de mal à me porter. Les descentes sont un véritable supplice. J’en ai pleuré…

Km 44-50 : Je ne sais plus courir. Ça me fait trop mal. Je termine en marchant. Sauf dans les montées, où l’absence de chocs me permet encore d’accélérer.

Grâce à ma très bonne première partie de course, je termine les 50 km en 6h30, 59ème sur 125, ce qui est un excellent résultat au vu des circonstances.

J’inspecte ma cheville à l’arrivée et constate un bel oeuf de pigeon. Je ne prends même pas le temps de m’étirer et je rentre fissa sur Namur, de peur de ne plus pouvoir poser le pied par terre dès que ma cheville aura refroidi. Après un petit tour par l’hopital, je me retrouve avec 8 jours d’arrêt de travail, des béquilles, des séances de kiné et 4 semaines sans course à pieds…

Petite réjouissance: quelqu’un a ramassé mon gsm et l’a confié aux organisateurs. Il m’attendait sagement à l’arrivée. Que cet inconnu soit mille fois remercié!

Prochaine course : quelque part en janvier, en fonction de ma récupération.

Pour rappel, si vous voulez me soutenir : http://www.capexpe.org/mds2015/faireundon/

 

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