Découverte de la vie en Mongolie, sur les pas de la wilderness et du froid

Il est un pays de plaines et de collines, si grand et si peu peuplé, bien éloigné de tout océan, un pays tout en steppe qui se nomme Mongolie.

J’aime à croire que seul le train peut vous enmener facilement dans ce pays. Prenez un bus vers Bruxelles Gare du Nord puis un train et 40 heures plus tard, vous êtes à Moscou. De là et en quelques arrêts de majestueux métro, vous changez de gare et embarquez dans le Trans-sibérien : 4 jours plus tard, vous avez traversé l’Oural et des forêts infinies de bouleaux, vous avez entrevu l’immensité du Lac Baïkal pendant quelques heures, vous avez deviné l’étendue de la steppe et vous débarquez à Ulaanbaatar, capitale mongole.

Au fil des arrêts sibériens, vous aurez déjà tâté du froid piquant, celui qui assèche instantanément vos narines, qui vous prend à la gorge à chaque respiration. Janvier à Ulaanbaatar vous titillera de ses -20/-30 degré. Mais la ville n’a pas un premier abord très avenant. Et puis vous aurez l’envie d’aller tâter de la vraie nature. Un “petit” coup de bus (24h vers le NW entassés à 40 dans un bus qui ne devrait contenir que 30 personnes, les bagages dans les jambes, sur des pistes défoncées) et vous voici à Moron. Il faudra passer à un véhicule plus petit (un fourgon 4×4 et tape-cul russe) pour accomplir les 100 derniers kilomètres/3 heures qui vous séparent de Hatgal, votre camp de base.

Vous en avez fini des transports en commun et des transports tout court. Maintenant il ne reste plus que vos jambes, vos skis et votre transport amoureux pour ce bout du monde. Vous êtes à l’extrémité Sud d’un des plus grands lacs de Mongolie : le lac Hovsgol. Vous êtes dans une enclave mongole qui pointe son Nord vers la Sibérie (la république de Tuva et celle de Bouriatie). Il n’y a presque pas de yourtes ici, seulement des maisons en bois, il y a des montagnes et des forêts. Les ours dorment mais les loups rôdent. Vous n’êtes pas en Mongolie, vous en Finis terrae

Janvier. Brrrrr… Il va faire immensément froid. Le lac est gelé sur des mètres d’épaisseur. Il y a un peu de neige.

A ce moment, il ne restera plus qu’à chausser une paire de ski, à s’atteler à une pulka et às’observer avancer un peu ou beaucoup. Il ne restera plus qu’à se construire un itinéraire long ou moins long. Et puis surtout il faudra rencontré des gens, ahuris par votre présence, eux qui se terrent et protègent leur troupeau pour passer cette période difficile. Tout le long de la rive gauche du lac hivernent des familles nomades. Plus au NW, passée une chaîne de montagne, vivent les derniers Tsaatan, éleveurs de rennes logeant sous le tipi.

Si la logistique de ce genre de petite excursion risque d’être lourde dans tous les cas, il n’est peut-être pas nécessaire d’investir – en bon Occidental – des fortunes en matériel d’expédition polaire.

Si des gens vivent dans l’hiver mongol depuis des millénaires, peut-être est il possible de simplement s’habiller comme eux : un deel (grand manteau-robe) en soie et peau fourré, des bottes tout aussi fourrées avec leurs chaussons en feutre de 1,5cm d’épaisseur, des mouffles en mouton retourné fourrées, etc.

Pour les skis, peut-être suffit-il de suivre la même recette : faire local et même faire soi-même (voici comment font des voisins presque mongols dans l’Altaï chinois : http://wherewillyouski.blogspot.com/search/label/Making%20Skis ). Et pour la pulka : idem. Construisez un traineau assez solide et léger, fixez des patins d’acier, quelques bouts de cordelette et des tuyaux en pvc pour la rigidité de l’attelage.

Voici le défi lancé.

Voici, le défi vous est lancé !

A bientôt pour des nouvelles des préparatifs.

Quentin