Découverte de la vie en Mongolie, sur les pas de la wilderness et du froid

Ca fait maintenant quelques jours que nous n’avons plus eu l’occasion de vous donner des nouvelles. Permettez moi donc de vous conter la suite depuis mon dernier message sur ce blog.

Nos quelques jours a Ulaan Baator

C’est finalement à mon arrivée en Mongolie que l’expé a vraiment commencée à s’organiser. D’abord la découverte du marché de UB avec l’achat du matériel de base (dont je vous parlait dans mon dernier article), puis ensuite s’arranger pour le moyen de transport pour arriver jusqu’au lac et tous les détails logistiques. Ensuite, comme Quentin, j’ai commandé un manteau traditionnel mongole (Un deel) pour utiliser ça contre le froid… après tout, si les mongols ont vécu depuis plus de 1000 ans dans ces contrées, c’est encore eux les mieux placés pour savoir quels sont les meilleurs façons de se protéger du froid. Evidement, vu ma taille, inutile de dire que j’ai du faire faire le deel sur mesure … mais malgré ça, en 2 jours c’était dans la poche et le deel sur mesure était prêt !!

En chemin vers le lac Khuvsgul

C’est finalement le jeudi 7 janvier à 9h que nous avons réservé nos places dans un vol pour Morun … Nous arrivons donc, après une courte nuit, vers 7h du matin à l’aéroport d’Ulaan Baator. Evidement, ici c’est pas comme a Zaventem … 2h avant le vol y’a encore aucun guichet ouvert … ça n’est donc que vers 8h que nous enregistrons nos bagages et que nous rentrons pour faire les contrôles d’usage pour prendre notre avion. On était l’attraction de l’aéroport Quentin et moi… en effet, n’ayant droit qu’à 15kg de bagages (bagage à main compris), on avait mis nos deels sur nous, mais évidement ça faisait vraiment clown avec nos deels tous neufs, et nos tailles hors-norme mongole (On faisait l’attraction du jour a l’aéroport). Ensuite pour les contrôles, comme on était bien habillé (pour limiter le poids des bagages), inutile de vous décrire le déshabillage presque total pour passer le portique à détecteur de métal !!! C’était folklorique 😉
Mais voilà que vers 8h45 on nous annonce que le vol est finalement reporté d’une heure pour cause de tempête de neige a Morun … impossible d’atterrir. Super réjouissant, ça signifie donc de ressortir de la salle d’embarcation et de refaire tous les contrôle dans 2h, j’adore ! … mais bon, déjà que l’atterrissage sur glace doit pas être simple …. je préfère pas que le pilote prenne des risques supplémentaires en tentant un atterrissage d’urgence a bord de son petit avion 30 places Saab à hélices !!!
Finalement nous décollons vers 11h30 sur la belle piste gelée d’Ulaan Baator … ici c’est pas le gel qui pose problème. Il faut croire qu’ils ont l’habitude. Le vol s’est passé sans problèmes, et j’avoue que j’étais tout content de faire mon baptême de l’air avec un avion à hélices 🙂

Arrivé à Morun, Tchimba, un ami de Julien, nous y attend avec une 4×4 pour nous amener jusqu’à Khatgal qui est la ville qui borde le lac. Mais comme toujours en Mongolie, rien n’est proche … et c’est donc encore 3h de route qui nous attend dans sa vieille 4×4 russe! Sans compter le pneu crevé à mi-chemin par un vieux clou plié de 30cm qui gisait là, au milieu de nulle part!
Le soir, épuisés, Tchimba nous accueille gentiment dans sa yourte pour nous proposer de dîner avec lui… il a bien compris qu’on n’est pas en état de cuisiner ce soir. Et c’est vers 23h que nous nous endormons comme des bienheureux pour dormir jusqu’à 14h le lendemain … autant vous dire qu’on en avait bien besoin.

Arrivée à la campagne et premières impressions

C’est là qu’on découvre l’endroit où nous allons vivre pendant les 3 prochaines semaines. Nous sommes à Khatgal dans la cabane de Julien. Une belle cabane en bois, style cabane de trappeur, dans un beau style authentique. Mais évidement, il n’y a qu’un seul poêle dans la maison, et inutile de dire que c’est pas simple de se chauffer vu la qualité de l’isolation. Dans le meilleur des cas, quand on bourre le poêle pendant plusieurs heures d’affilée on arrive péniblement à toucher les 12°C !! Quelque part, c’est déjà pas mal quand on pense qu’il fait entre -25°C (le jour) et -35°C (la nuit) ces jours ci. Cette première nuit dans sa cabane nous fit réaliser a quel point on va devoir se protéger du froid en permanence. En effet, la nuit, le poêle n’étant plus alimenté, on est descendu entre -15°C et -20°C à l’intérieur … mieux vaut être bien couvert. On s’est donc tous les trois réveillés au milieu de cette première nuit pour rajouter une couche sur nos épaules. Voici la solution qui semble fonctionner (pour l’instant)

  • sous-pull en capilène et collants en laine
  • sac de couchage en polar
  • sac de couchage en duvet
  • deel en fourrure pour englober le tout
  • ne pas oublier la chapka sur la tête pour ne pas perdre sa chaleur par la tête

Nous voici donc le premier “matin” à la campagne, nous sommes le 8 janvier. C’est l’anniversaire de Marie, et j’aimerais bien lui envoyer un sms. Mais voilà qu’en discutant avec Tchimba, il nous explique que l’antenne GSM du coin a rendu l’âme depuis 2 jours … donc impossible de communiquer par téléphone. De plus, le cyber-café a fermé cet hiver car il y a trop peu de clients. Bref, aucune communication à l’extérieur possible. C’est ce qu’on appelle “Etre coupé du monde”. Il existe juste un téléphone fixe qui permet de communiquer avec les gens de la même province, autant dire qu’on n’est pas très avancé.
Merde, nous voilà vraiment coupés du monde sans la possibilité de donner de nouvelles à personne, et le pire c’est qu’on a dit à tout le monde qu’on était joignable. Voilà qui va les inquiéter …
Un peu avant le coucher du soleil je veux quand même tenter le coup et je part me promener sur la colline la plus proche qui surplombe la ville en me disant que peut-être je pourrait joindre une autre antenne un peu plus loin. Arrivé en haut de la colline, toujours pas de signal … pfff, c’est foutu. Les distances en Mongolie sont bien trop grandes, et quand on ne capte pas une antenne, inutile d’espérer en atteindre une autre sans se déplacer jusqu’à la prochaine ville. Puis, c’est pendant ma descente, en arrivant en col que dans un élan de désespoir je regarde quand même mon téléphone ! Cool, ici je capte du réseau. Un petit coup de fil à Marie pour lui souhaiter un joyeux anniversaire et avoir le bonheur d’entendre son sourire au bout du téléphone, par plus de 6000km qui nous sépare !! 🙂
Finalement retour à la cabane et le réseau téléphone ne désamplifie pas !! En fait ils ont réparés l’antenne !! Bonne nouvelle … pourvu que ça dure. Ceci dit, après observation, l’antenne ne semble fonctionner qu’entre 14h et 16h dans le meilleur des cas.

Ce 9 janvier ne fut pas beaucoup plus productif que la veille … un levé tardif et un peu de mal à se lancer dans la journée avec ce froid qui nous engourdi. Julien sort son ordi et tente de faire fonctionner internet à l’aide de son téléphone … on passe bien 1h à chipoter pour finalement quand même parvenir à aller sur internet. C’est super lent, ça nous rappelle nos vieux modems 32Ko … mais c’est cool, si ça fonctionne, ça signifie qu’on pourra mettre quelque chose sur le blog de temps en temps. Mais je doute que les photos passent avec une si petite bande passante.
Ensuite nous partons à la découverte du lac qui se trouve de l’autre coté du village. Ce village est à l’image de toute la Mongolie : les distances à parcourir sont inversement proportionnelles au nombre d’habitants !! En effet, pour traverser le village qui doit contenir maximum 5000 habitants, on a bien du compter 45 min. Chaque propriété doit bien faire 700 mètres carrés et au milieu de chacune d’elles, une simple yourte trône !! C’est leur droit à la propriété. Ici le gouvernement offre gratuitement à chaque mongole une propriété de 700 mètres carrés pour s’installer ou il le souhaite.
Bref, tout ça pour dire que les distances sont grandes, très grandes, et à chaque déplacement on a un sentiment d’immobilité extrême. Une sorte d’impression de ne pas bouger et d’être sur un tapis roulant qui tourne à contre-sens.
Ceci dit le lac est superbe. Une énorme étendue blanche. Il est maculé d’une très fine couche de neige (même pas 1cm) et sous cette couche, une glace dure et noire de plus d’un mètre d’épaisseur (difficile à estimer). Malheureusement pour les photos il faudra encore attendre un peu.

En rentrant du lac on en a profité pour se faire quelques courses. Et ensuite c’était le festin. On a bien passé 1h30 à cuisiner sur le poêle pour se faire une belle bidoche et des légumes frais … quel bonheur de se remplir le ventre ainsi 😉

Un grand bonjour à tous ceux qui nous lisent depuis leur bon canapé bien chaud ! On pense bien à vous … surtout au “bien chaud” 😉