Transsibérien et Expédition en vélo dans l’Arkhangaï
Changement de décor et de style : nous partons avec Quentin pour 5 jours dans le Gobi en Jeep avec la ferme intention de faire rougir de jalousie Indiana Jones lui-même.
Chargés comme des mulets et bien décidés à nous lancer dans la gastronomie de brousse, nous prenons la direction du Ikh Nart National Park. Nous rayonnerons pendant 2 jours à pied à partir d’un camp de base dans la vallée centrale. C’est endroit est absolument magnifique et mystérieux. Il nous permettra de rencontrer de nombreuses espèces parmi lesquelles : Argali (le plus grand des moutons sauvage), Ibex, Vautour Moine, Huppe fasciée, Milan royal, Crue demoiselle, etc. Mais ce n’est pas tout, en se promenant, nous sommes tombés sur un atelier de taille de pierre avec plein d’éclats par terre. Gaspard a même trouvé une petite flèche en cours de fabrication. Décidément, rentrer dans ce Gobi était pour nous une vraie remontée dans le temps.
Plus loin nous retrouverons les tombes de l’âge de bronze avec ses alignements de pierres et autres tumuli entourés d’un carré ou d’un cercle (selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme) de pierres. C’est vraiment impressionnant de voir ces pierres posées là sans que le temps ni l’activité humaine ne les aient jamais déplacées pendant tous ces millénaires. Rarement je n’ai ressenti ainsi le poids de l’histoire et le génie de l’homme.
Nous avons alors repris la jeep pour traverser à la boussole et au GPS la partie nord du Gobi à la recherche de dinosaures. Nous avions juste une vague coordonnées GPS que Quentin avait glané dans un café un soir bien arrosé. Nous n’y croyions pas beaucoup mais nous petit à petit nous nous sommes pris au jeu. Le vin vint à manquer et l’eau aussi. Heureusement nous avons trouvé un puis à l’eau saumâtre que nous avons consommé sans hésiter après ébullition.
Et dinosaure, nous avons trouvé ! Incroyable mais vrai, sous nos yeux incrédules, d’énormes os sortirent du sol. J’avais beau tourner et retourner l’équation dans ma tête je ne voyais pas d’autres animal de cette taille à qui nous aurions pu attribuer ces restes. Le soleil se couchait et nous étions sur une terrasse avec à nos pieds un Gobi étincelant peuplé de ces énormes bestioles. Quentin lui nous préparait dans le ronronnement du Tupolev MSR un plat de lentilles façon indienne : un pure délice. Merci Quentin pour tous ces moments partagés avec toi pendant ces quelques semaines.
Et puis ce fut le retour avec une remontée dans l’histoire en passant dans des anciens villages fantômes laissés par d’anciennes garnisons russes de l’époque Brejnevienne sensées impressionner la Chine de Mao avec leurs bottes et Mig 21 dont nous apercevrons aussi une carlingue et une bombe non explosée.
Et finalement nous retrouverons la modernité avec ces installations minières dont tout le contenu file en direct vers cette Chine si proche. Elle n’est qu’à 100 km via cette nouvelle route offerte par les américains. Ouf nous sommes bien revenu au 21 ième siècle.
Gaspard, notre futur géologue, spécialiste en OGM, a lui collecté pus de 20 kg de pierre, fossiles et autres poils et cornes d’Argali. Il nous faudra beaucoup de patience pour le convaincre de ne pas trop jouer les apprentis sorciers avec les douaniers mongoles, russes et zaventemmois.
De retour à UB, c’est au KFC, récemment ouvert dans la capitale mongole, que nous tenterons de réhabituer nos estomacs à la « mal bouffe moderne ». Notre voyage est belle et bien terminé. Même le Burger King de Moscou n’effacera pas la déception des cousins affamés.