Transsibérien et Expédition en vélo dans l’Arkhangaï
Nous en avions tellement rêvé, nous avions tellement préparé cette expé… Se retrouver sur nos vélos en train de parcourir à trois ces immenses vallées vertes peuplées de yourtes et de Mongols aussi souriant qu’accueillants, était une véritable explosion de joie et d’énergie.
Tous les trois nous découvrions les yeux grands ouverts cette Mongolie profonde mais aussi ce genre d’expé à vélo et la grande liberté qu’elle procure. Tout c’est très vite mis en place et cela a très vite fonctionné naturellement bien entre Rodolphe, Gaspard et moi. Pour les nomades-éleveurs que nous rencontrions j’étais le père qui faisait découvrir à ses deux fils, la beauté de leur pays. Cela les faisait rire et ils nous ouvraient grandes toutes les portes. Ces Mongols sont merveilleux et la barrière de la langue fut très vite surmontée. Nous avons été invités dans moult yourtes et alors que Rodolphe et Gaspard étaient invités par les enfants à essayer leurs montures, nous leur avons fait faire quelques tours en vélo. Magnifique échange dans une bonne humeur partagée! Très vite nous avons eu l’impression de devenir des vedettes comme si la TV locales avait annoncé notre passage. Des voitures s’arrêtaient pour nous regarder et même une fois, alors que nous nous étions réfugié sous notre tente pour échapper à l’orage, pour nous offrir des boîtes de sardines, du lait fermentés ou de la vodka mongoles. De façon étonnante, je pense même que nous avons été pris en photos presque aussi souvent que nous avons utilisé notre appareil. Un film relatant nos aventures mongoles devrait d’ailleurs sortir très prochainement sur les grands écrans.
Les paysages que nous avons traversés resteront en tous les cas à tout jamais gravés dans ma mémoire. Tout est beau : les chevaux, les yourtes, le vert des vallées, les rivières qu’ils faut traverser, le sourire des enfants, les levers de soleil sur la tente le matin, le regard et les sourires de Gaspard et Rodolphe quand je les réveille le matin, …
Nous avons pris l’option de traverser les vallées plutôt que d’en suivre une en particulier. Nous avons donc enfilé de nombreux cols et à chaque fois le paysage changeait pour nous combler chaque fois un peu plus. Sur les quelques 600 km que nous avons dû parcourir, nous n’avons emprunté que 60 km de routes. Les pistes que nous suivions étaient toutefois bien tassées par le passage des chevaux et des motos. Pratiquement la Mongolie est bien l’endroit idéal que l’on nous avait vanté pour ce genre de randonnée à vélo.
Pendant 10 jours, mis-à-part peut-être quelques touristes coréens, nous n’avons croisé que des éleveur-nomades. Quel ne fut pas notre surprise, et quelques part écoeurement, à notre arrivée à Tsertserleg de tomber la classique cohorte des aventuriers des temps modernes, les “lonely planeters” et leur Nalgene à la ceinture. Mais soyons honnêtes, cela nous a aussi fait de bien de nous poser un peu et de manger une bonne tranche de bon pain avec du beurre à la Fairfield Guesthouse.
Après cette brève incursion dans la monde des aventuriers des temps modernes, nous installerons notre campement au bord de la rivière à 2 km du village en attendant Quentin qui devait amener Matthias et Armand.
Au soleil couchant, des hordes de chevaux traversent la rivière sous nos yeux tout d’un coup bien humides. Nous préparons de bonnes pâtes en silence. Nous sommes simplement heureux d’être là, ensemble.