Transsibérien et Expédition en vélo dans l’Arkhangaï
Dès que Gaspard s’est réveillé, nous avons tout rangé et nous nous sommes mis en route. C’était Incroyable mais dès les premiers tours de roues la dynamique de la première expé est revenue intacte. Nous avons avalé les 30 km qui nous séparaient de Bayankhongor en moins de temps qu’il nous a fallu pour déguster le steak de Yack que nous nous sommes offerts dès notre arrivée. Nous avons vraiment bien ri, surtout de la tête de Gaspard qui ayant demandé une bière, s’est vu expliqué par geste que le lundi on ne pouvait pas servir d’alcool. Il s’est alors vengé en achetant l’équivalent de pralines « Mon Cheri » et en faisant monter la pression sur Rodolphe en lui décrivant l’horreur de la promiscuité des 12 heures de bus qui nous attendait.
Nous avons ensuite trouvé après une longue négociation un minibus qui acceptait de prendre nos vélos pour nous ramener à Ulan Bator. Contrairement à ce que nous avions prédit, c’était le début de « mon » calvaire et non celui de Rodolphe qui commençait. Ils nous ont installé sur la banquette du fond, là où l’on a l’oreille coincée sur le baffle. Au début la pop mongole ça peut le faire mais après une heure, lorsqu’on a quitté la portion de route décente et que le chauffeur augmente le volume, cela ne le fait plus du tout, en tous les cas en ce qui me concerne. Mais ce n’est pas le plus grave. Il y a la route qui n’en n’est pas une et qui te secoue tellement que cela devient impossible de dormir même pour moi qui prétend pouvoir m’endormir n’importe où. Mais surtout ces oscillations chaotiques ont un effet de bord que ne n’avais pas du tout anticipé : une accélération de la fermentation du lait. En dessous de mon siège en effet se trouvait un gros bidon de cette boisson nationale qu’est le lait fermenté. Toutes les heures le minibus doit s’arrêter pour ouvrir le bidon et laisser s’échapper les gaz. A chaque fois cela s’accompagne d’une gerbe de lait qui ensuite coule en dessous de mon siège. C’est pire que l’odeur du vomis. J’ai tenu le coup mais à l’arrivée à Ulan Bator, douze heures plus tard, alors que Rodolphe et Gaspard pédalaient comme des fou avec des yeux affamés à la pensée de la chocolatine qu’ils allaient s’offrir à la boulangerie française, j’avais un regard hagard et le tein jaune. A la boulangerie je n’ai rien mangé et je me suis écroulé ensuite sur un lit à la guesthouse. C’est courant chez moi, une fois la pression de l’expé retombée, la fatigue doit sortir. Là je suis complètement remis. J’ai même pu prendre un lait au chocolat chaud mais du coup c’est Rodolphe qui se permet de se foutre de ma poire …
Nous avons fait les courses et nous partons demain pour notre périple dans le Gobi avec Quentin. Il sera un rien plus long que prévu et au menu il y a une chasse (photograpique) aux wild donkeys, aux dinosaures et autres ibex et ours du Gobi, …
Cette expé Mongole est vraiment incroyable. Ce ne sera pas la dernière. N’ai-je pas déjà entendu parler d’une expé en ski de rando dans l’Altai en mi-mai de l’année prochaine ?