Rédaction Mathieu Chable.
Le but est de rejoindre le lac Råstojaure, très au nord de la Suède, en partant de la frontière Finlandaise. Ensuite, continuer le sentier qui passe au nord-est du lac pour gagner les rivières Gorvvejohka et Taavaeno, atteindre la confluence avec la rivière Rostoeatnu, la remonter vers le lac Råstojaure pour la descendre et enchainer avec la rivière Lainioälven jusque Övre Soppero.

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Mercredi 09/06, Hàldimarrasat- lac de Buolljátávri. À pied, 15km.

Levés assez tôt, 6h30’, départ cool vers 08h30’. Nous avons progressé hors sentier une bonne partie de la journée, le passage au nord du lac Dávvajávri fut une petite bataille dans les saules qui nous arrivaient aux épaules. 

C’est difficile, de marcher dans ces zones, le choix à faire est de prendre la frontière entre le marais et la zone plus herbacée, lieu de prédilection des saules, les bouleaux poussent plus loin, plus au sec. 

Ces saules sont de coriaces adversaires, ils se développent dans tous les sens, leurs branches souples s’entremêlent avec chacun des voisins. Souvent, ils sont presque à l’horizontale, couchés par le poids de la neige, maintenant partie. Traverser ces zones denses, c’est se battre contre eux, les saules ne veulent pas nous laisser passer. À force de jurons et de branches qui nous giflent les jambes, nous passons. Heureusement, les passages ne sont pas trop longs, tout au plus 10-20m. 

Nous arrivons à la confluence des rivières Gorvvejohka et Hárrejohka. Elle est large et profonde, pas question de la passer à gué, nous gonflons les packrafts. De la rive opposée, nous pouvons suivre un sentier, enfin, si nous le trouvons, car je prends la mauvaise direction et c’est une longue guérilla dans des saules qui se jouent de nous avant de retrouver le sentier. Mais il faut plutôt parler d’une sente que les rennes ont tracée. À chaque zone de petits marais, les rennes s’éparpillent, chacun pensant trouver le meilleur chemin. Il faut alors se poser, regarder avec attention au-delà du marais, si c’est possible, et repérer la sortie générale.

J’adore évoluer hors sentier, mais j’aime aussi retrouver ces sentes qui permettent de marcher aisément à +/- 4,5km/h, sans fatigue, sinon c’est tout au plus du 2km/h. Le hors sentier me donne une impression de liberté totale et d’être plus proche de la nature, mais ces sentiments se payent cher en énergie.

Nous ne sommes pas aussi loin que nous le souhaitions, mais l’endroit nous plaît et les sacs sont lourds. Nous cherchons un endroit de bivouac qui peut accueillir 2 tentes. Dans la forêt de bouleaux, avec cette température, ça gronde d’insectes, il nous faut un espace sous le vent. Aurel nous trouve un bel endroit, tout près d’un lac. La journée a été chaude, nous nous permettons un petit bain à une température presque idéale. 

Je ne suis vraiment pas habitué à ces conditions estivales, j’ai le luxe de marcher en T-shirt manches courtes, je regrette presque le choix d’un pantalon Fjalraven, bien plus chaud que mon habituel Patagonia Guide.

Notre set de cuisine se compose d’un réchaud MSR Wind Pro, 1 bouteille de gaz de 430gr. et une de 250 gr., la gamelle, une MSR titan de 2,5L. Nous avons sans doute assez de gaz pour les 13 jours, mais je décide de cuisiner sur le feu par économie. Soirée douce, pieds nus mais avec une polaire. Juin est un mois exquis quand il fait beau ! Les moustiques ne sont pas légion, on profite pleinement.

 

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