Rédaction Mathieu Chable.
Le but est de rejoindre le lac Råstojaure, très au nord de la Suède, en partant de la frontière Finlandaise. Ensuite, continuer le sentier qui passe au nord-est du lac pour gagner les rivières Gorvvejohka et Taavaeno, atteindre la confluence avec la rivière Rostoeatnu, la remonter vers le lac Råstojaure pour la descendre et enchainer avec la rivière Lainioälven jusque Övre Soppero.

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Dimanche 13/06. Beadná-Sielddás, 35km, packraft.

 

Le vent s’est calmé et la pluie s’est enfin arrêtée. 

Levés à 6h30’, nous embarquons rapidement sous un timide soleil. Mais à peine sur l’eau, une légère pluie recommence et le vent s’invite à nouveau, ceux-ci nous  accompagneront toute la journée. Le vent sera dans notre dos, un plaisir ! 

La rivière est belle, il y a de nombreux passages de classe II,  juste un tout petit III, après le pont. Les passages de classe II alternent avec de long planiols. Mais très vite la rivière se calme, aux environs de la colline de Vieksagielas,  elle méandre tranquillement dans des zones marécageuses.

Je retrouve avec plaisir les estivants des rivières : le vol rapide et rectiligne des Harles bièvres, le jeu de cache-cache des Chevaliers qu’ils accompagnent de leur cris flutés, les Garrots à œil d’or qui, méfiants, nous survolent bien haut, la Bergeronnette des ruisseaux qui volette de-ci de-là. Souvent, je m’arrête pour les admirer et les écouter.

Plus bas sur la rivière, c’est une Grue cendrée qui s’envolera à notre approche. Elle niche très vraisemblablement dans les environs. Lors de leur migration, c’est par centaines qu’on peut les observer. Ici dans la toundra, c’est un oiseau si discret et bien peu fréquent.

Mon choix de commencer par cette rivière n’est pas anodin, avec mes 2 compagnons, je souhaitais commencer avec une rivière facile, une façon de nous mettre en confiance. Avec ce vent dans le dos, nous avançons facilement. Sur la journée, nous avalerons nos 35 bornes sans difficulté. Nous cherchons et trouvons un endroit abrité du vent, qui reste bien froid, et enfin, nous pouvons sortir nos cannes à pêche. Mon message à Aurel est : « Tu prends ce que tu veux mais tu ne ramènes ni brochet, ni truite. Uniquement des Ombres arctiques  ». Le voilà donc parti assez longtemps pour nous ramener un brochet d’un bon 80cm. 

Aurel est un « vrai parisien », les oiseaux  sont juste des « piafs » et sa connaissance en poissons est limitée aux morues pêchées lors de ses séjours au Groenland. Mais il apprend vite, il remet à l’eau une jolie truite de 30cm et nous rapporte une belle Ombre arctique qui accompagnera en filet celle que j’ai également pêchée. L’ombre est un poisson délicieux, si possible pas trop grosse. Les meilleures sont les petites mais la taille limite est de 30cm, que je respecte.

On goûte au brochet, c’est assez fade et plein d’arrêtes, alors bons princes, nous le laissons en bord de berge à l’attention du Pygargue que nous avons observé en arrivant. J’espère qu’il en profitera ; c’est bien triste de tuer un animal et de ne pas le manger.

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