Rédaction Mathieu Chable.
Le but est de rejoindre le lac Råstojaure, très au nord de la Suède, en partant de la frontière Finlandaise. Ensuite, continuer le sentier qui passe au nord-est du lac pour gagner les rivières Gorvvejohka et Taavaeno, atteindre la confluence avec la rivière Rostoeatnu, la remonter vers le lac Råstojaure pour la descendre et enchainer avec la rivière Lainioälven jusque Övre Soppero.

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Jeudi 17/06. Lulit Lávkaoaivi-Skyddsrum. 9km, Packraft.

 

Encore une journée bien tranquille, juste un petit 9km. Nous dégustons la rivière qui continue à nous offrir un beau parcours classe II-III. Un passage IV+ que nous ne ferons pas. Fous mais pas téméraires, nous n’avons pas le matériel de sécurité nécessaire pour faire ce type de rapides. Lors de notre montée à pied, nous avions repéré un bel emplacement de bivouac au pied de Skyddsrum, qui marque aussi le dernier rapide, un joli III un peu technique que Sylvain goûte de fort près, la tête dans l’eau. 

Pas question de rester sur ce petit échec, nous le repassons. Le seul bain de tout notre séjour. De haut, il semblait bien plus impressionnant, mais le niveau a baissé d’un bon 30 cm en seulement 4 jours. Ce que nous remarquerons le lendemain à la confluence avec la Lainioälven.

Je ramasse encore quelques canettes, une cartouche de gaz, du papier d’aluminium. Qui passe ici et laisse ses déchets ? J’aimerais connaître avec certitude la réponse. L’endroit semble depuis longtemps usité comme peut l’attester l’évolution des différents points de feu.

Comme les jours précédents, le vent forcit dans l’après-midi, mais le ciel est clair et nous sommes abrités du vent. Et surtout, nous sommes loin de la haute toundra. Nous avons perdu un bon 200m d’altitude, assez pour faire ressentir une différence. Des grenouilles rousses sautent aux alentours, des renoncules et myosotis s’ouvrent sous le soleil, les névés sont loin.

Aurel et moi, nous nous remettons à la pêche, notre passe-temps favori. Un petit brochet part avec ma cuillère. Dommage, je me fous de mon leurre, mais comment va-t-il se nourrir avec ça dans la gueule ? Le lendemain matin, je tente de le reprendre, ce que je fais. Il s’est débarrassé de la cuillère. 

Sylvain ramasse du bois, nous allons profiter pleinement du lieu. Dernière soirée avec du Malt. Lors de la préparation des sacs, Sylvain et Aurel n’étaient pas vraiment enthousiastes. Alors que je leur demandais si je remplissais la poche entièrement de Malt, l’un deux m’a répondu : « Prends-en pour toi Mathieu, on gouttera pour te faire plaisir ». Ce que je sais maintenant, c’est que tous les deux ont adopté cette douceur de fin de journée qui accompagne si bien un chocolat noir.

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