Passeport expé 2012
On voulait partir à 6h30 mais finalement on dort jusqu’à 8h30. On va déposer la camio au camping (négocié 120euros pour 10 jours). Le temps de tout préparer, d’acheter à bouffer pour une journée, d’aller imprimer l’horaire des ferrys, on observe la faune du camping (très joli dans le genre…) et on demande même comment fonctionne le réchaud MSR à des allemands. Ils ont l’air de s’y connaître mais ce n’est pas tout à fait ça. Ils disent que c’est cassé mais avec Rodolphe on arrive à le faire fonctionner (+ou-). On téléphone quand même à cap expé pour vérifier l’ordre des étapes (pas facile ces réchauds !).
On part donc à midi vers le sud et notre 1er ferry. Le rythme est rapide sur la nationale, trop rapide… on demande à ceux qui tirent devant de calmer le jeu, on doit tenir 10 jours ! De magnifiques paysages maritimes s’offrent à nous.
On prend le ferry à 16h après avoir nagé dans la mer. Ça fait plaisir après ces efforts sur le vélo. On vient de rouler aux heures les plus chaudes mais avec la brise ça passe. 30min de traversée et nous voilà repartis sur l’île de Cres. On abandonne vite l’idée du chemin à travers tout à cause de nos fontes et des gros cailloux (cela aura servi à filmer les aventuriers J). Et on s’engage sur la route qui monte, monte, monte,… après la 3ème pause et un Joseph aussi rouge que son t-shirt et… ses cheveux, on désespère de voir la fin ! Enfin voilà le sommet mais la pente a fait des dégâts aux jambes.
Chaud bouillant cette aprèm, on continue sur un sentier caillouteux qui fait montagne russe. Assez amusant sauf quand on dérape. On passe par un village abandonné et on visite les bâtiments-ruines. Un peu glauque mais divertissant.
Enfin la descente (un peu trop pentue et dérapante d’ailleurs) et il est temps de chercher un endroit pour loger. On évite de descendre jusqu’à la mer à Beli et on trouve finalement un terrain à quelques dizaines de mètres de la route. On cuisine discretos dans le noir et on installe nos paillasses. 3 à la belle étoile, 3 dans la tente. Le terrain est un peu en pente mais ça passe (on se cramponne bien au dessus de notre matelas quoi…). Des allemands ne se gênent pas pour montrer qu’ils campent de l’autre côté de la route. A leur risque et péril (nous aussi d’ailleurs) car le camping est formellement interdit.
J’arrive à renverser toute l’eau de la casserole qu’on a eu du mal à faire bouillir… à recommencer ! Avec bcp d’eau, pas de couvercle et dans le noir, on parvient quand même à faire cuire nos pates. Accompagné de thon en sauce, on trouve cela délicieux à 22h30. En raid on se satisfait de peu de choses J. Dans une situation délicate ou inconfortable, il ne faut faire que le nécessaire (manger) et le gout passe après. On est entre mecs et les détails de la vie quotidienne normale sont parfois relégués au second plan. Style brossage de dents, nettoyage, propreté, habillement. On ne pense qu’aux besoins fondamentaux (se reposer, boire, manger) et on profite de cette simplicité. Bcp de gens n’aimeraient surement pas mais je trouve cela très enrichissant et amusant. On pourrait le comparer au carême, mais pour la société de luxe et de consommation. Pour moi, cette semaine de camping correspond à une retraite de simplicité. Il s’agit de se déconnecter de notre vie quotidienne pour vivre une aventure, une expérience. Pour réussir entièrement, je n’ai pas pris mon gsm et on écoute finalement très peu de musique.