Passeport expé 2012
Ça va Le 1er train de la journée est à… 4h20 ! (oui, pire qu’en Belgique) et on le prend. +- avec les vélos et toutes les fontes. Pas trop de contrôleur, on ne sait pas trop où payer, bref arrangement à la croate. Correspondance vers Split (chipotage, pas évident de caser vélos…). On a enlevé les fontes et ça fait aussi pas mal de sacs dans le compartiment.
Nous arrivons finalement à 7h à Split. On a un peu somnolé dans le train mais le manque de sommeil se fait sentir. On se pose sur le quai pour déjeuner (corn flakes, comme d’hab). On fait ensuite un petit tour dans la vieille ville (ancien palais, église) et on passe au supermarché avant de prendre le ferry de 9h.
Sur l’île d’en face, Brac, notre objectif est d’atteindre l’autres côté de la montagne pour monter dans le ferry à 17h20. Mais une 1ère montée hard, suivie d’une seconde (en fait je les compte suivant les pauses car on ne fait QUE monter…) commencent à pousser à bout les organismes de la plupart des cyclistes. Bizarrement aujourd’hui je suis en pleine forme… je monte sans problèmes, sur-motivé. Pour Rodolphe aussi ça passe tranquille.
Après une pause réparation des pneus crevés et bouffe, on repart sur une route en lacets encore en montée. Joseph me demande en haut comment je fais pour avoir toute cette énergie et je vais tenter de vous répondre. J
Nous avons plusieurs jours d’efforts à vélo derrière nous mais sans forcing. Aujourd’hui est l’étape de montagne la plus difficile (un peu comme un tour de France). Le sommet est à 620m d’altitude et on le sait à l’avance. Dans ces conditions, il se passe comme un déclic dans ma tête. Mais imperceptible, même par moi-même. En fait je pense qu’il s’agit d’un déclic… c’est dans la 1ère montée, quand je sens que je suis bien, que j’en veux. Je passe alors en mode combattant (plutôt battant) ; comme un défi intérieur de faire de mon mieux qui se met en place. À ce stade rien ne me résiste, je fonce. Encore plus si les autres sont derrière car alors je me sens fort, sportif, en forme dans ma tête et mon corps (un peu arrogant, trop fier, je sais ; heureusement que ça reste dans ma tête). La musique m’aide aussi à me surpasser. Ici j’ai installé mon baffle sur ma sacoche à mon guidon et c’est juste le bon niveau sonore J
En fin de compte, en additionnant les petits efforts, j’en arrive à la satisfaction durant et au bout de l’effort. Je me suis dépensé ; j’ai poussé mes jambes mon cœur, mes poumons et ma tête jusqu’au maximum (ou presque). Vous n’imaginez pas (ou si, peut-être…) le bonheur profond que cela procure. Une confiance en soi, le goût de l’effort quoi !
Bref on arrive presque au sommet. Je vais voir ce qu’il reste comme pente et je reviens prévenir les autres que ça a l’air d’aller. On se pose sous un arbre pour manger et se reposer 1h.
On se remet en selle à 16h. Le ferry est à 17h20 à Bol. Il faut descendre les 620m d’altitude : d’abord sur macadam et ensuite sur un chemin caillouteux. Les complications arrivent quand Guillaume crève son pneu (encore une fois…)
On n’a plus de chambres à air adaptée et on prend donc une rustine de Dorian. 3 repartent déjà alors qu’on finit de réparer. Mais ça se dégonfle tjrs ! Les rustines sont parties, on est dans la m… Rodolphe part les arrêter et je suis à pied avec Guillaume (vélo à la main). On essaye d’attacher ses fontes à mon vélo pour qu’il puisse courir mais après 2 tentatives ratées (les fontes touchent la roue ou trainent par terre), on abandonne. On se regroupe mais il reste 6-7kms jusqu’à Bol. Tant pis pour le ferry ! (la seule voiture qui passe n’a pas la place pour prendre le vélo, c’était la dernière chance…)
Je fais le trajet à pied avec Guillaume pendant que les autres vont en vélo. On les retrouve 1h plus tard avec des bières sur une petite place.
Et maintenant l’histoire de la boulangère… : il se trouve qu’à côté de nous se situe une boulangerie avec une très très très jolie jeune boulangère. Louis et Joseph partent les premiers dans le trip et on va même acheter des petits pains pour manger ce soir et surtout pour la voir de tout près ! On en rigolera et on fera des blagues sur elle jusqu’à demain (et même après…).
Comme il est 8h, on bouge pour chercher un endroit où dormir ce soir. Hors de question d’aller loin avec le vélo de Guillaume (2 pneus crevés mnt…). On cherche d’abord le long de la plage (on se relaye de temps en temps à 2 pour courir avec le vélo crevé ; tjrs en pleine forme moi J)
Mais comme il n’y a rien, on va au camping « Mario ». On monte les tentes et on dort. Même pas besoin de manger ; on a bu des bières, mangé des chips et des petits pains J.