Réalisation d’un vieux rêve : la traversée de la Scandinavie en partant avec une Pulka sur roulette de Bruxelles.
L’aventure est arrêtée au milieu par un avalanche. Un incroyable récit de survie : https://capexpe.org/groups/scandinavie2008/gpages/lavalanche

Contribution à la rubrique brico-débrouille…
Le matériel adéquat à ce type de voyage ne se trouve pas toujours dans le commerce. Beau pied de nez à la société du tout-prêt-à-consommer avec ces quelques réalisations originales concues spécialement pour l’expédition.
 
La pulka
 
On trouve des pulkas dans le commerce dans une grande variété de tailles et de matériaux. Voici un modèle économique bricolé autour d’une pulka entrée de gamme en plastique. Initialement acheté pour la traversée de l’Islande, ce modèle (pas optimal pour cette expédition, vu la hauteur de bac réduite), s’est imposé… puisqu’il était là.
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La main-courante en corde et les sangles d’arrimage du chargement sont des ajouts. La bâche est également sortie de nos ateliers de couture. En tissu Cordura 500 deniers enduit, elle est munie de deux poches à l’avant et à l’arrière, de coutures étanches, ainsi que d’un système de fermeture à baguettes, qui se roule en son sommet. Toutes ces fermetures sont manipulables avec des moufles.
Les deux autres pulkas sont équipées de bâches similaires en nylon ripstop, plus léger mais moins résistant.
 
Le système de trait laisse le choix entre les cordes uniquement (sur le terrain plat, en montée), ou l’ajout d’un brancard rigide, qui évite de recevoir le traineau dans les pieds dans les descentes. Ce brancard est également une fabrication maison, en tubes Niron. Les deux traverses maintenues en place par des goupilles, sont amovibles. Ils permettent de stabiliser la pulka en traversée dans les pentes en neige durcie.
roulettes
Enfin, le système de roulettes permet de se déplacer même sur terrain déneigé, ce qui sera le cas pour atteindre la Norvège en auto-stop. Les traverses sont démontables sans outils, tandis que la plaque en bois se range dans le fond de la pulka et sert de renfort.
 
La tente
 
Il s’agit du modèle VE25 de North Face, une tente d’expédition qui a depuis longtemps fait ses preuves. Néamoins, quelques modifications y ont été apportées pour une utilisation optimale dans la neige.
 
L’ajout de bavettes à neige a constitué l’essentiel du travail. Il s’agit de bandes en tissu (nylon ripstop), cousues sur l’extrémité du double-toit. Au montage de la tente, ces bavettes sont recouvertes d’une généreuse quantité de neige. Ce système a quatre avantages principaux:
– il permet d’ancrer la tente au sol
– il évite l’intrusion de neige poudreuse entre les deux parois de la tente
– il confère une certaine isolation thermique à la tente
– il limite les claquements du vent dans les toiles et contribue au sentiment de tranquilité lors des tempêtes
 
Le revers de la médaille est qu’il faut être particulièrement attentif à l’aération: pendant le fonctionnement du réchaud, pour éviter les intoxications au CO, et pendant la cuisson des aliments pour éviter que la vapeur d’eau ne condense partout sous forme de givre. Il est également préférable, pour la même raison, de laisser de l’aération pendant la nuit.
 
A propos d’aérations, le système de clapet imaginé par North Face est très bien conçu, mais souffre cependant d’un défaut. Lors de fort vent de travers (on monte toujours la tente dos au vent, mais celui-ci peut
tourner), le velcro présent ne suffit plus à maintenir fermé ce clapet, qui laisse alors entrer neige fine ou pluie (expérience vécue, très désagréable). J’ai donc remplacé le velcro par une tirette à deux curseurs, manipulable de l’intérieur comme de l’extérieur.
 
Les piquets à neige
 
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Fabriqués au départ de cornière alu en T, ils permettent l’ancrage dela tente en neige dure. Ces piquets se plantent au marteau. On peut aussi les enterrer de façon horizontale afin de servir de corps mort.

 
La boîte réchaud
 
Lorsqu’il fait -20°C et surtout s’il y a du vent, il n’est pas envisageable de cuisiner dehors. On rentre alors la cuisine dans la tente. On peut se contenter de l’auvent, mais c’est peu ergonomique, et je cuisine généralement au milieu de la tente. Le réchaud peut faire monter la température de 20°C par rapport à l’extérieur (toutes aérations ouvertes).

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La tente, les matelas, et les sacs de couchage sont assez inflammables, et c’est pourquoi il faut absolument confiner le réchaud dans une boîte. En cas de fuite de carburant, d’emballement du réchaud, il est possible de tout balancer dehors avant de terminer en saucisse grillée.

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Moulée en matériaux high-tec, cette pièce est digne de la Nasa. Extérieur en kevlar, intérieur en fibre de carbone, résine époxy, cadre en alu!! Ne pas oublier le trou d’arrivée d’air pour le bon fonctionnement du réchaud: risque de dégagement de CO.
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Chaque ustensile y prend place pour le rangement, le tout est muni d’un couvercle. But de la manoeuvre: ne pas devoir démonter et remonter le réchaud tous les jours, rassembler toute la cuisine dans le même lieu, utiliser au mieux la place disponible dans la boîte, avoir un contenant indestructible (on s’assied souvent sur la pulka pendant la journée, je ne parle même pas des retournements ou des descentes négociées en luge

à califourchon).
L’entonnoir est un compagnon bien utile pour transférer tous les matins l’eau chaude dans les thermos.
Le petit entonnoir sert au remplissage des bouteilles de carburant.
 
Etuis divers
 

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Cousus sur mesure comme par exemple cette housse pour matelas-peu de renne.
 
Bouteilles carburant
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Pour une bonne conservation du carburant, sans risque de fuites: bouteilles de Coca! Attention à ne pas confondre avec de l’eau…