Traversée à la voile de l’île Maurice à l’Afrique du Sud. Passage obligé et redouté par les voiliers qui font un tour du monde.

Le réveil de ce jeudi est un supplice. Je suis stressé comme je l’ai rarement été dans ma vie. En effet, les dernières nouvelles de Des remontent à l’avant-veille dans lesquelles il nous annonce des vents du Sud-Ouest à Richards Bay pour aujourd’hui. Le problème est que nous nous en rapprochons dangereusement et nous n’avons aucune idée de la force de ses vents et de quand ils se mettront en place. D’autant plus qu’au vue de notre vitesse, nous sommes arrivés dans le courant du Mozambique. Bref, je suis anxieux.

La bonne nouvelle viendra des GRIB (fichiers météos satellites) que nous arrivons à télécharger après une terrible bataille pour obtenir du réseau. La connexion satellite laisse à désirer… Le vent Sud-Ouest arrivera fin d’après-midi vendredi. De quoi filer vers la baie de Maputo pour se mettre à l’abri et attendre la prochaine fenêtre météo. Cette perspective plombe le moral de Jacques, car cela s’ajoute au retard déjà accumulé. Il se rend compte qu’il n’arrivera pas jusqu’au Cap dans les temps espérés, je crois qu’il a sous-estimé la difficulté de la navigation qui nous attendait. Personnellement, je m’étais déjà fait à cette idée. Mettre le pied à terre pendant quelques jours m’enchante ! Je pourrai donner des nouvelles, me reposer et qui sait, peut-être prendre une vraie douche.

Pendant l’après-midi et la nuit, la bateau vole sur l’eau grâce au courant. Nous réalisons 142 miles en 24h, record absolu pour l’instant !