Traversée à la voile de l’île Maurice à l’Afrique du Sud. Passage obligé et redouté par les voiliers qui font un tour du monde.

Voilà maintenant plus de 48 heures que nous sommes partis vers l’Afrique du Sud. Les conditions ressemblent à

celles de la veille avec du soleil. Le matin, je rêvasse un peu en regardant les cartes. Activité pour laquelle je me trouve d’ailleurs une passion. Planifier le voyage et les potentiels jours restants, regarder la météo prise avant de partir, analyser notre avancement et notre cap, etc…

Je commence à me faire à la vie sur l’Océan. Mon ventre est toujours complètement opérationnel, contrairement à celui de Jacques qui en pâtit encore pendant la journée.

Je décide donc d’installer une routine d’activités. Par tranche d’une heure, je fais une sieste, je regarde un épisode de “Dark” (une série Netflix), je lis mon livre, je joue à démineur sur mon téléphone et je fais des sudokus et des mots fléchés. Ce qui fait un total de 6 heures. Dans ce calcul, je ne compte pas l’écriture de ce carnet, les repas et autres encore. L’idée est de remplir mes journées pour faire passer le temps, qui ralentit en mer. Le plan se déroulait à merveille, lorsque soudain, Jacques m’interrompt dans ma tentative de sieste en me demandant mon aide.

L’arbre du moteur s’étant déplacé à cause d’une écoute de génois qui s’était emmêlée autour, un serflex s’était tordu et a coup le caoutchouc d’étanchéité… Résultat, ça fuit!

Quelques litres dans les cales plus tard, le problème est “réglé”, du moins quand l’hélice est bloquée. Plus de peur que de mal pour ma part, je nous voyais déjà faire demi-tour vers la Réunion. Tu parles d’une routine !

Avec tout ça, je n’ai pas fait la sieste et j’accuse le coup de la fatigue. Il faut dire que les quarts de 2 heures sont éprouvants à seulement deux membres d’équipages. Jacques prend une bonne partie de la nuit sur le dos, me permettant de recharger les batteries. En parlant de batteries, ayant bloqué l’hélice, l’alternateur d’arbre ne peut plus les recharger. Je sens que je n’ai pas fini d’entendre parler de ce moteur…

 

 

 

                                                  Le soleil se couche sur une mer agitée qui mouille le pont